J'ai trouvé cette très belle robe Hellbunny sur Vinted il y a quelques années. Elle est tout à fait dans le style que je cherche, et de quelques robes que j'aime déjà beaucoup, mais elle est un peu plus longue. Je me suis promise quand je l'ai reçue que je lui ajouterai des poches. J'ai mis la première partie du plan à exécution : je l'ai raccourcie pour me donner assez de matière pour créer des poches, plus tard. C'était déjà un processus assez long, parce que la jupe de la robe fait un cercle complet :
J'ai choisi 12 centimètres en mesurant la largeur de mon téléphone dans sa coque de protection, environ 8 centimètres, et en ajoutant de chaque côté un centimètre de jeu et un centimètre de future couture. Si je peux avoir dans deux poches mon téléphone et mon trousseau de clé, alors je peux sortir les mains libres. Ce sera la suite du projet.
La notification BeReal est arrivée en même temps que j’arrivais à la librairie pour tenir permanence à mon exposition.
Aujourd'hui j'ai fait ce que j'évite absolument, et l'impact sur moi me montre que j'ai raison : un aller-retour dans le centre-ville de Nantes, dans la même journée.
Demain si tout va bien, ne pas bouger pour récupérer.
Aujourd'hui c'était le vernissage, et c'était une sacré échéance, j'ai préparé beaucoup de chose exprès pour cette exposition, jusqu'au dernier moment : l'armure lesbienne, hier soir, la broderie de Cadence, en fait toujours pas terminée.
Mes ami·es et amoureux locaux sont venu·es, et c'était doux, et quelques personnes que je ne connaissais pas aussi, et c'était flatteur ! Aucune vente, mais l'expo dure encore un mois.
J'ai commencé ce projet en 2022 avec l'idée de faire la plus grande surface possible avec mes ressources, j'avais en tête une robe. C'était probablement trop ambitieux pour arriver à la finir d'une traite. Je l'ai mise en pièce plusieurs fois, pour en faire un t-shirt, puis un châle, puis une jupe. C'est la beauté de ce medium, tant qu'on opère avec soin, la cotte de maille est réutilisable, en gardant des surfaces les plus grandes possibles, mais s'il le faut même anneau par anneau (sauf pour la cotte de maille rivetée, c'est un art très différent).
Dans l'état actuel j'ai l'impression d'avoir terminé, dans le sens, où je peux porter cette pièce sans me dire en permanence "non je veux changer ça", même si je sais déjà ce que je voudrais changer juste en regardant les photos.
J'espérais réaliser un top que je pourrais porter sans rien dessous, j'ai peur de ne pouvoir le faire que dans des contextes privés ou festifs, dans la vie de tous les jours je vais garder un t-shirt dessous !
L'idée d'ajouter le labrys est venue il y a quelques semaines, en réalisant que j'allais manquer d'anneaux anodisé violets pour finir le projet. Il est hasardeux de commander des pièces en plusieurs fois, parce que les bains de couleurs peuvent changer énormément d'un mois, d'une année sur l'autre, donc j'ai voulu insérer des anneaux nature. Comme mon objectif était de faire un triangle, afin d'avoir un bord lisse en respectant le sens des mailles, j'ai eu l'idée du premier drapeau lesbien.
Ce design a été créé en 1999 par un homme (a priori ?), Sean Patrick Campbell, qui est aussi responsable des drapeau Bear, Cowboy, et Feather/Drag. La hache a double tranchant, héritage des Amazones, est un symbole féministe lesbien depuis les années 1970 ; le triangle noir est le patch imposé aux lesbiennes dans les camps de concentration nazis (Wikipedia). Quant à la couleur violette, c'est un symbole saphique (littéralement), en lien avec un poème de Sappho où elle pleure une amoureuse perdue, Atthis, qui portait des fleurs violettes (plusieurs traductions de ce poème grec éolien). Il n'était pas question pour moi de reproduire un drapeau à l'identique, mais de rendre hommage à des symboles qui seront repéré par… les bonnes personnes.
Aujourd'hui, nous avons prévu une journée sans sortir parce qu'il allait pleuvoir. Il a bien plu, avant le petit déjeuner.