Mon époux·e est épileptique photosensible. Ça ilplique un certain nombre d'attentions et de restrictions dans nos activités : la conduite d'un véhicule, quel qu'il soit lui est interdite, parce que la lumière derrière une grille ou une rangée d'arbre peut provoquer une crise d'épilepsie aussi sûrement qu'un clignotement de jeu vidéo des années 90 — nous avons malheureusement pu le vérifier avec l'émulateur de Super Nintendo sur Switch : le jeu StarFox était très fier de son nouveau clignotement magique, il est redoutable. J'ai depuis des années le réflexe de lever la main pour lui couvrir les yeux quand je détecte un strobe en vision périphérique. Nos ami·es savent maintenant éviter ce genre de lumières dans les soirées où nous sommes invitées, en tout cas ils essaient très fort. Mais nous ne contrôlons pas la lumière des concerts. Nous aimons les spectacles ensemble, mais ça implique parfois de contacter la salle ou la production en amont pour avoir des infos sur la mise en scène, choisir de ne pas y aller, ou juste de fermes les yeux très fort, ou avec un masque pour dormir en avion, mais ça nécessite de bons réflexes et la protection est imparfaite.
J'ai cherché dans les protections de soudure, les bandeaux, rien ne garantie une protection totale et étanche. Nous partons voir un gros concert bientôt, nous apprécierons mieux avec la certitude de ne pas avoir à vivre ou à gérer de crise d'épilepsie sur place. Ça m'a fourni une deadline pour me motiver à faire avancer ce projet qui était pour toujours dans notre futur.
Alors j'ai acheté un masque de ski sur Leboncoin, je l'ai démonté, j'ai passé plusieurs couches de peinture violette foncée à l'intérieur du plexiglass, pour que ça ait l'air le plus lisse possible de l'extérieur.
La bordure en mousse est pour l'instant détachée au niveau du nez avant d'être fixée à la colle contact.
Une fois la partie vitrée opaque, j'ai pu tester les côtés et le haut du masque, qui laissaient passer beaucoup de lumière à travers des filtres en mousse. J'aimais bien l'idée de laisser les yeux aérés, particulièrement proche d'une zone qui a été récemment peinte ou collée, mais j'ai décidé de remplacer la mousse translucide filtre à air par de la mousse EVA de 5mm bien opaque.
Dans le fond de la photo, on distingue l'empreinte dans le carton de la vitre en plexiglass qui a été peinte à la bombe.
J'ai complété par une autre couche de mousse EVA de 1mm à l'intérieur sur les quatre faces, de manière à ne pas laisser de surface de colle contact à l'air libre.
Comme l'a fait remarqué mon époux·e une fois mon projet terminé, il est maintenant beaucoup plus probable qu'il n'y ait pas de stroboscopes au concert vendredi soir.
Les nouveaux arcs que le club nous loue viennent avec un joli sac-à-dos tout neuf (parce que nous marchons deux kilomètres et demi pour aller et revenir de l'entraînement, et que le club est très gentil et prévenant), et pour la première fois nos flèches ont voyagé dans un grand tube en plastique, alors que jusque là elles étaient calées dans leur carquois, lui-même dans le sac de transport. Le problème de ce tube en plastique, c'est une caisse de résonance pour les flèches et le stabilisateur qui brinquebalent à chaque pas : le son est insupportable, donc nous avons parcouru la distance aujourd'hui avec le tube de flèches à la main, plutôt que fixé au sac. Logiquement, mon projet de ce soir a été de concevoir un accessoire que je n'ai pas vu dans mes recherches : une cale pour que les flèches bougent moins dans le tube, et au passage aussi protéger l'empennage des chocs. C'est de la mousse EVA de dix millimètres, d'épaisseur, dhabitude vendue pour faire des revêtements de salle de sport, qui m'a bien servie pour l'armure de mandalorienne, et les masques de Plague Doctors. J'ai fait un plan précis pour ranger neuf flèches chacune, celles que nous avons commandées samedi. J'ai imprimé le plan, reporté la forme au scalpel, marqué les futurs trous à la pointe d'un crayon, découpé la mousse au cutter, puis fait les trous avec un emporte pièce qui sert normalement à découper du tissu et y mettre des œillets. C'est celui que j'avais utilisé pour la robe de princesse. Enfin, j'ai fait un trou circulaire au milieu qui permet de ranger le stabilisateur, sans que celui-ci ne touche les flèches.
Plus simplement, j'ai aussi découpé un disque de mousse pour amortir les chocs au fond du tube. Et bien sûr, j'ai fait tout ça en double.
Le test est très satisfaisant : une fois les flèches rangées dans le tube, le tube arrimé au sac-à-dos, les quelques pas dans le salon ne faisaient plus que froutch froutch comme un sac à dos, et plus clong clong comme un cambriolage d'argenterie. Plus qu'à breveter et fabriquer.
Comme je suis satisfaite du carquois que j'avais fait en mars avec le bambou donné par un ami, j'ai doublé sa capacité aujourd'hui en prévision des nouvelles flèches que nous avons commandées samedi. Maintenant que j'ai l'expérience du premier, j'ai pu aussi corriger la longueur de la corde (qui était trop courte, donc les flèches étaient trop hautes), et aussi l'équilibre du point d'accroche (le carquois était tout le temps vertical, maintenant il est légèrement incliné vers l'avant).
Ça ne se voit pas sur la photo, j'ai aussi poli l'intérieur, et j'ai taillé des encoches légèrement concaves dans les nœuds du bambou là où les deux tubes sont face à face, afin qu'ils soient plus proches et qu'il n'y ai aucune mobilité à l'intérieur des cordes. Les souvenirs de shibari servent toujours.
L'atelier de linogravure avec XM Tran m'avait confirmé que j'aimerais ce médium, et j'ai commencé des projets évidemment trop ambitieux pour mon niveau de débutante. Ces projets sont donc dans un tiroir pour l'instant, mais j'ai pu faire des œuvres plus simples pour faire des petits cadeaux. Ce matin est venue l'idée de simplifier le calendrier commun de la maison avec mon époux·e, et j'ai proposé de tamponner les évènements récurrents plutôt que les écrire à chaque fois. Et comme les pictogrammes que nous voulions n'étaient pas dans mon petit assortiment Miffy, il aurait fallu les commander sur mesure. Donc attendre, payer, augmenter l'anthropomasse. Donc j'ai proposé de les faire moi-même, et j'y ai passé l'après-midi !
Les quatre pictogrammes sont :
Les quatre tampons sont montés sur un même bloc de bois carré, pour ne pas les perdre et une bonne prise en main sans trop se salir — enfin, on verra à l'usage.
Devant un restaurant que j'aime bien, une pile de cagettes étaient marquées "Servez-vous" ; j'en ai pris une petite, prévue pour des fraises, et en rentrant je l'ai démontée et nettoyée. Avec, j'ai fabriqué une petite barrière en bois pour protéger la nourriture des chats du soleil dans la cuisine. Les dimensions étaient presque parfaite, j'ai dû découper un centimètre et demi en longueur, tout le reste tient parfaitement en place. J'ai utilisé de la colle à bois et des petits clous, et j'ai fait en sorte que la surface brillante de l'isorel soit celle exposée au soleil, et que les côtés imprimés soient contre le mur.
Ça nécessitera peut-être de la décoration, mais déjà ça fonctionne et je suis assez contente. C'est une surprise pour le retour de mon époux·e.
J’ai fait ma première gravure sur verre, dans le but de créer un verre doseur exprès pour préparer le matcha. Tous les matins, je prépare deux tasses de matcha pour mon époux·e et moi. Jusque là j’utilisais les verres doseurs de la cuisine, qui sont en plastique, et je suis dans une démarche globale d’essayer d’éviter de rajouter des microplastiques dans nos organismes.