J'ai passé la soirée dans Animal Crossing Wild World (sur Nintendo DS) : la découverte de ce jeu après avoir passé autant de temps dans la version New Horizon est bizarrement émouvante. On y rencontre des personnages déjà présents il y a quinze ans, des musiques sont très proches, les bruitages, les mécanismes, je suis émerveillée à la fois de l'ingénuité de faire ternir un jeu de cette taille sur une console de poche, et émue de tenter de me mettre dans la peau de quelqu'un qui découvre la version actuelle du jeu après avoir vécu les différentes versions originales. Je crois que je ressens quelque chose de similaire lorsqu'un rappel (un "call back", en termes scénaristiques ?) est réalisé avec succès. Parce que je suis bonne cliente, j'ai trois exemples en tête, spontanément, et sans nulle doute je pourrais rapidement en trouver d'autres :
Bref, Star Wars fournit évidemment un bon nombre de rappels plus ou moins efficaces, avec cette obsession de prequels. It's like poetry, it rhymes. Et ça fonctionne très bien sur moi. Lire la suite
J'ai fait une crise d'angoisse en lisant les deux pages sur moi dans le livre Transphobia d'Élie Hervé. Ça n'est pas de la faute de l'auteur : l'histoire que je lui ai racontée est une des pires de ma vie, et je la garde soigneusement hors de ma tête quand je le peux. Mais aussi, je suis certaine d'avoir utilisé d'autres mots pour parler de moi, je suis certaine d'avoir choisi mes mots avec soin, comme je le fais à chaque fois. Je l'ai fait lire à mon époux·e, et iel me confirme que tout est juste, le problème n'est pas avec l'auteur, qui a rendu un travail admirable et nécessaire, et j'ai été touché qu'il parle de moi avec tendresse dans ses lignes. Simplement, lire mon histoire synthétisée en deux pages, donc avec des mots qui ne sont pas les miens, m'a confronté à une réalité plus objective de ce que j'ai vécu, brutalement. Mais tout aussi brutalement, comme les mots ne sont pas les miens, on pourrait me prêter des mots qui ne sont pas les miens, et ma crise d'angoisse est là : j'ai eu peur que mon exe transphobe et abusive les retourne contre moi.
Cette année, ça fait dix ans que j'ai réussi à la quitter, et j'ai encore peur d'elle.
Comme à chaque départ, et ça semble partagé par nombre de personnes neurodivergentes, c'est très difficile de faire quoi que ce soit de productif ou d'intéressant avant une échéance importante dans la journée. Ma stratégie quand je peux : je cale mes rendez-vous psy, médicaux, pro, vers 10h du matin. Pas trop brutal pour le réveil, mais pas le temps de se sentir paralysée par la peur de manquer le rendez-vous si je m'absorbe dans une tâche, ni la frustration de ne pas arriver à penser à autre chose que l'heure de partir. Mes départs pour Paris répondent à une logique différente : je cale mon arrivée sur l'heure de la sortie de la crèche, donc je pars de chez moi entre midi et 14h selon les trains, selon si quelqu'un souhaite déjeuner avec moi avant mon train.
Aujourd'hui cependant, j'ai essayé de lutter contre ça. Comme hier j'ai annoncé une surprise pour le retour de mon époux·e, évidemment iel l'a vue, j'ai décidé de lui faire une autre surprise, cette fois-ci sans la publier. J'ai donc travaillé environ une heure sur… vous verrez bien.
En 2021, j'ai été opérée du front. Le but était d'aplatir mes arcades sourcilières, dont la rotondité m'a fait du mal depuis qu'elles ont poussé, tard dans mon adolescence. Le résultat m'a plu tout de suite, j'en suis très heureuse, je recommande à la fois la procédure et le chirurgien. C'est une opération complexe : il faut enlever la peau, changer la forme des os, renforcer les sinus fragilisés par une plaque de métal.
Début 2024, j'ai été malade du covid. Ce n'était pas la première fois, mais c'était la plus grave, j'ai dû aller à l'hôpital pour une infection des sinus traumatisante.
Et là, depuis quelques jours, j'ai mal au front. Je stresse terriblement de ce que ça peut bien signifier, parce qu'il ne me vient pas d'explication bénigne. Je n'ai pas eu de choc, je ne suis pas malade. Au départ j'ai senti une bosse, puis la bosse était sensible ; maintenant elle provoque une douleur vive, parfois même juste en bougeant les sourcils.
Demain j'appelle le chirurgien. En attendant si vous avez de bonnes idées ou des mots d'encouragement, j'ai besoin d'aide.
Que font deux autistes avec du temps libre dans Animal Crossing ? Un tableur évidemment.
Nous avons créé un champ de fleurs, un exemplaire de chaque spécimen trouvé, les fleurs sont rangées par espèces et par couleurs, dans l'ordre du drapeau rainbow. Nous avons créé des marqueurs pour indiquer si la fleur existe dans une couleur donnée, afin de ne pas continuer à faire des croisements en vain en espérant arriver à obtenir un lys bleu (par exemple).
Je suis très fière de notre travail de jardinage ; ça compense les plantes qui se sont desséchées dans l'appartement, ou qui ont été achevées par les chats.
Le premier homme trans enceint a accouché à la maternité des Lilas (93). Progressiste et engagé, l’établissement est une adresse refuge pour la communauté LGBTQI+. Elle est pourtant menacée de fermeture. Des parents queer se mobilisent.
« On voulait un cadre le plus humain possible en tant que couple queer et racisé », explique de sa voix très douce Jena, la quarantaine. D’origine vietnamienne, sa compagne est quant à elle Guadeloupéenne. Les deux mères ont entendu des tas d’histoires de racisme, de LGBTIphobie ou de violences obstétricales pendant des grossesses. « On souhaitait une équipe qui respecte nos choix au moment de l’accouchement, sans forcer à quoi que ce soit. » Ces femmes ont trouvé l’accompagnement et la bienveillance qu’elles espéraient à la maternité des Lilas (93), où la compagne de Jena a accouché d’un petit garçon l’été dernier : Lire la suite