mardi 8 juillet 2025

9 juillet 2025, 17:07 Temps de lecture: 4 minutes aujourdhuitiralarcpolitiquecaniculeParis

Aujourd'hui, je paie la fatigue d'hier.

J'ai décidé de ne pas rester à Paris juste pour le plaisir d'y être, parce que mon amoureuse travaille, ma co-maman aussi ; le seul train à un tarif abordable était très tôt, donc je suis partie à six heure du matin, métro puis train puis train, pour rentrer à la maison. J'arrive avant même que mon époux·e se réveille.

Je prépare le petit déjeuner pour nous deux. Nous décidons de ne pas acheter de billets quatre jours pour Hellfest 2026, comme cette année nous privilégierons la seconde main plutôt que de donner de l'argent directement à une organisation dont nous ne cautionnons pas les malversations et les choix politiques (c'était aujourd'hui, et évidemment tout a été vendu en quelques minutes).

Mon époux·e a fait un travail admirable de finition à la pâte à bois sur un plan de travail que j'ai fabriqué dans notre cuisine, et m'attendais pour le poncer ensemble ; c'est donc à ce moment que nous avons pu constater que nous n'avions plus de papier de verre pour la ponceuse. Nous sommes donc sorties sous le soleil au zénith pour la quincaillerie locale, qui fait le positionnement étrange de vendre pour les professionnels, mais en n'ayant en stock que certaines références  et pas d'autres. Donc il faudrait acheter un produit en très grand conditionnement, pourquoi pas, mais ce n'est pas le produit que je voulais, ce n'est jamais le bon qui est en stock. Je voudrais ne pas me reposer sur la vente en ligne, mais je ne suis pas aidée par les choix de certains commerçants locaux.

J'ai besoin de repos, le soleil recommence à taper dur.

Notre moniteur de tir à l'arc m'amène les flèches que j'avais commandées fin mai. Déception, le facteur (celui qui fabrique, pas celui qui livre) s'est trompé dans les couleurs que j'avais demandées, à la fois sur les plumes et sur l'encoche. Il me promet au téléphone de les modifier quand je le reverrai, mais il est à plus de trente kilomètres et je ne comptais pas y retourner sans raison. Bref, nous verrons à la rentrée, je n'ai pas prévu de tirer d'ici là, notre couloir est trop court et mon époux·e a peur pour nos chattes (à raison).

Je ressors le soir pour une réunion de réflexion sur le programme des municipales.

Je voulais me reposer et je n'ai pas réussi.

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lundi 7 juillet 2025

9 juillet 2025, 16:07 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuitransportsParismédicalloveKPop Demon Hunters

Aujourd'hui, périple un peu frustrant, mais tout se finit bien.

Je me lève très tôt, train pour Nantes, train pour Paris, métro pour l'hôpital où j'ai reçu ma dernière grosse opération il y a un an et quelques jours. Le rendez-vous de contrôle est une formalité, aussi l'occasion de discuter avec la chirurgienne, maintenir ce contact positif qui pourrait resservir pour opérer autre chose, sait-on jamais. L'attente est parfois longue, la durée est imprévisible : en vingt-cinq minutes je suis déjà sortie. Je sais que ce rendez-vous n'aurais pas pu être à distance : si on pouvait malaxer une poitrine en visio, nos factures de trains seraient moins faramineuses. #lesbiennes

Je déjeune d'une salade pour garder le rythme depuis le début de l'actuelle canicule, et je reprends le métro pour aller près des halles, avec deux objectifs. Le premier est de chercher des bottes montantes blanches, parce que je suis influençable et que KPop Demon Hunters m'a joyeusement marquée. Le second est de me poser au calme à la médiathèque comme le 13 juin, malheureusement elle est fermée aujourd'hui, je ne peux que soulager mes jambes sur un banc, le temps pour moi de rassembler mes esprits et reprendre le métro pour rejoindre mon amoureuse amstellodamoise. C'est  bon de la retrouver, et de se reposer dans sa chambre avant de ressortir dîner. Nous découvrons un petit restaurant indien près de son nouveau chez elle, et nous rentrons regarder KPop Demon Hunters, je n'ai pas eu longtemps à la convaincre de me conforter dan smon addiction. Ça promet un chouette épisode d'Un Podcast Trans, dans quelques semaines.

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vendredi 27 juin 2025

28 juin 2025, 00:06 Temps de lecture: 4 minutes ParisaujourdhuicoiffurecorbeauxphotofamilleLEGO

Aujourd'hui, suite de mes aventures parisiennes. J'ai beaucoup dormi et ça m'a fait du bien.

Petit déjeuner avec mon ami·e et son colocataire, très gentil et très bavard. Mon ami·e avait préparé un cake aux courgettes sans gluten exprès pour ma venue, peut-être pas assez cuit, et ce matin j'ai stressé sur les éventuelles bactéries après deux jours de canicule hors du frigo, alors je l'ai coupé en tranches très fines (ce qui est difficile pour un cake très humide) et passé à la poêle jusqu'à en faire du pain perdu, voire des chips. Personne n'est malade.

J'avais mentionné savoir couper les cheveux de mon époux·e, le colocataire et mon ami·e sont intéressés. Le colocataire a besoin d'une main experte et je ne me sens pas légitime à essayer de sauver une frange ratée. Je demande les détails de ce que voudrait mon ami·e, et au fur et à mesure ça ressemble de plus en plus près à ce que je sais déjà faire à la maison. On me prête un peigne, des ciseaux et des ciseaux crantés, et je sculpte une nouvelle coiffure à mon ami·e, carré asymétrique, undercut derrière. Bien que dubitatif quand j'ai terminé – ça change vraiment la forme de sa tête – la coiffure trouve grâce à ses yeux une fois les cheveux lavés et séchés : les bouclent remontent et prennent du volume, l'ensemble est équilibré et dynamique.

Nous nous rendons à un rendez-vous administratif pour notre projet secret (évidemment tout le monde trépigne et conjecture), qui se passe très bien, et nous nous posons dans le jardin des Halles avec des bubble tea, nous sympathisons avec les corbeaux.

Quatre très beaux corbeaux ou corneilles posent dans l'herbe

Je passe au LEGO Store acheter trois minifigurines, note des idées de jeux d'occasion de Switch chez Micromania, et je prends le RER pour aller voir mon enfant, enfin ! Ça fait trop longtemps. Il me dit plusieurs fois qu'il est content de me voir, il a plein de choses à me montrer et me raconter, insiste pour qu'on se lave les dents ensemble, douche ensemble, changer la couche ensemble, je lui raconte des histoires et il s'est endormi près de nous.

Je suis heureuse d'être avec lui, et je suis très fière de lui : il s'est entraîné avec acharnement à dessiner des escargots, et je sais que c'est pour me m'imiter et me montrer. Je l'ai vu prendre en photo des petits transformers Super Wings qu'il a alignés debout consciencieusement. Il m'a chanté des comptines en s'accompagnant au ukulele. Je suis si impressionnée !

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jeudi 26 juin 2025

27 juin 2025, 23:06 Temps de lecture: 5 minutes aujourdhuitransportsParisLinkinParkcanicule

Aujourd'hui, la série des transports continue.

Levée très tôt arriver à Gare du Nord vers 7h50, afin de prendre le train pour Bruxelles, le tableau des départs nous accueille avec l'intégralité des trains en retard.

Tableau des départs de la Gare du Nord à Paris
Notez que la photo indique être prise à 7h49 et que le train de 7h06 n'est toujours pas parti. Pas bon signe.

Nous nous installons pour petit déjeuner en patientant, confiante dans la marge confortable que nous avons prévue à Bruxelles avant notre rendez-vous. À l'heure du départ de notre train, le quai n'est toujours pas annoncé, et subitement les annonces s'enchaînent : le train est retardé de 40 minutes, et le train est supprimé. Conscientes que les places sur les autres trains vont être chères en très peu de temps, nous nous levons, accourrons vers le guichet INOUI, où l'amabilité du personnel me fait regretter les bornes automatiques. Après avoir essayé de prendre des trains, directs ou indirects, il faut nous rendre à l'évidence : même avec les moyens de payer deux-cents-cinquante euros chacune pour une place dans un Eurostar, les trains sont complets (et nous n'avons pas les moyens).

Comme nous n'arrivons pas à contacter notre rendez-vous de l'après-midi, nous décidons de rentrer chez mon ami·e, pour y négocier une visioconférence, au moins formuler des excuses, obtenir un nouveau billet ou un remboursement, etc. J'ai en tout cas ces expériences derrière moi, qui permettent de gérer tout ça sans trop tâtonner.

Je redoute déjà à ce moment-là la perspective de passer la journée dans un appartement bruyant, où toutes les minutes, sous les fenêtres, le bruit des voitures des trams et des trains de la gare du Nord couvre le ronronnement du réfrigérateur fatigué qui souffre de la chaleur de manière très audible. Mon agonie des oreilles amplifie mon stress, je suis un château de verre et chaque bruit est une fêlure, et je me retiens difficilement de plier bagages pour Nantes.

Mon ami·e me propose sa chambre, mieux isolée et loin du réfrigérateur, pour décompresser,  et je vais y dormir une heure et demie. Ça va mieux une fois reposée, nous déjeunons d'un salade composée, et mon ami·e suggère la médiathèque, ce qui me fait plaisir, et comme souvent lance une seconde suggestion alors que j'ai déjà approuvé la première, et je ne suis pas en état de choisir alors que je ne connais pas les deux lieux. Je me laisse donc porter vers le café de la Coopérative Poincaré, qui est mignonne, pleine de jolies choses à vendre, avec un bar et des latte matcha qui réconfortent. Malheureusement nous sommes assises entre un ventilateur et la porte ouverte sur la rue. Mon casque fait des merveilles mais pas des miracles, et je dois le désactiver à chaque fois que mon ami·e et son colocataire me parlent, ce qui est souvent, trop souvent pour mon état à ce moment là. Avec la pression du casque et le bruit blanc supplémentaire créé par l'annulation de bruit, je sens mes points de vie me couler par les oreilles.

Nous restons là environs deux heures, je décide de ne rien acheter mais de revenir un jour où j'irai mieux, et quand mon ami·e me propose une cérémonie pour le début du mois, qui se tient le soir dans le vingtième, je décline (dans tous les sens du terme) et je saute sur l'occasion de profiter d'une soirée seule dans l'appartement.

Je n'arrive pas à écrire, je ne suis pas en état. Je regarde des clips de Linkin Park, je continue de voir des détails qu'on aurait pu citer dans notre épisode de Un Podcast Trans, mais je décide de ne pas les noter, et me contente d'envoyer un câlin à Chester, que personne ne pouvait sauver.

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mercredi 25 juin 2025

26 juin 2025, 18:06 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuitransportsgénéalogieParis

Aujourd'hui, comme souvent j'ai juste stressé en attendant l'heure du départ.

Je suis allée nourrir les chats de ma cliente une dernière fois pour cette session.

Mon époux·e m'a fait la surprise de nous faire balader dans Nantes pour suivre une troupe d'acrobates habillés et décorés sur le thème des confiseries, c'était très mignon. Puis nous avons partagé des bubble tea, quelques courses vietnamiennes, et nous sommes allées à la gare, moi pour Paris, mon époux·e pour la maison.

J'ai rencontré les mêmes problèmes de train que le frère de mon époux·e hier : le réseau électrique au sud de la gare de Nantes ne supporte pas la chaleur, les trains doivent partir vers le nord, et rejoindre Redon puis Rennes, ce qui n'est pas du tout la bonne direction, au ralenti, ce qui n'est pas du tout la bonne méthode pour un TGV.

Je suis donc arrivée à Paris avec une heure et quarante minutes de retard. J'ai pris un autre train puis un tram pour rejoindre mon ami·e, et je suis sortie du tram pile à l'heure pour recevoir un orage salvateur pour la fin du trajet à pied.

J'ai reçu de sa part des livres très intéressants et émouvants pour mes recherches généalogiques, qui m'ont tenue éveillée bien trop tard pour me reposer avant notre trajet pour Bruxelles.

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Les Parques

21 juin 2025, 12:06 Temps de lecture: 4 minutes psyTheHoursParisLondonAuDHD

À mon psy, j'ai parlé de la douleur de constater qu'une fois que j'arrête les efforts vers ma famille héritée, les signes de leur part s'arrêtent ; et quand j'ai parlé de la sensation d'isolement que me procure le fait de voir mes amies, exes et amoureuses s'amuser en groupe par leurs histoires a posteriori, je reviens à la même douleur familiale. Quand je crains de moins voir mon enfant si je contrarie ma co-maman, je reviens aux mêmes peurs. Ça fait réfléchir à ce que j'ai choisi avec ma famille héritée : j'ai remplacé le stress quotidien par une douleur sourde et permanente. Je connais ce creux, il m'accompagne depuis les cours de récréation, le paradoxe autistique de vouloir être incluse, mais d'être exténuée par les interactions et le bruit. Au moins maintenant je sais le prévoir, mais ça ne résout pas le manque.
J'ai choisi de quitter Paris parce que Paris me tuait, pour trouver le calme à la campagne, et je n'y trouve pas d'équilibre.

Je ne fais pas un parallèle avec une scène du film The Hours, mais elle tourne dans ma tête alors je la partage avec le psy, qui semble la connaître aussi bien que moi. Lui l'a vu il y a peu, mais moi les dialogues résonnent comme des acouphènes, que je le veuille ou pas. Leonard et Virginia ont quitté Londres pour trouver le calme à la campagne, parce que les médecins ont déterminé que la vie sociale frénétique de Londres tuait Virginia. Elle est partie contre son gré, et se morfond à Richmond, et rêve de revenir à la capitale. La comparaison est brève : c'est moi qui ait voulu partir, et je ne veux pas revenir à Paris. Je voudrais être sereine à la campagne, et une vie sociale me manque. J'avais aimé faire cette comparaison au moment de quitter Paris ; maintenant je détesterais me retrouver dans Virginia qui hurle vouloir repartir.

J'aimais ma sluttiness parisienne ; j'ai encore beaucoup à écrire sur mon spectre asexuel, l'impact de la transition, des hormones, du déménagement. En attendant, ma slut est en manque. Elle veut reprendre du service.

J'aime ces moments de connexion avec mon psy, l'impression d'être entendue, et j'aime qu'il fasse des commentaires. Il me parle du lien à la douleur de la vie, et à la mort, du fil qui est façonné, mesuré et coupé par les Heures. Je l'interromps.
« C'est drôle, j'ai essayé il y a quelques jours d'insérer une références aux Parques dans le scénario que j'écris avec une amie.
— Je ne suis pas surpris.
— Mais vous venez de faire un lien entre The Hours et les Heures, les Parques, et j'ai la tête qui explose.
— Il semble que ça ne soit jamais évoqué dans les critiques mais pour moi c'est un lien fort entre les deux, oui. »

J'explose, mindblown, je n'arrive plus a me contrôler. Les larmes montent. Le film joue en accéléré dans ma tête.
« Je viens de comprendre le dernier monologue de Richard. »
Je n'arrive plus à parler à travers mes larmes. Il ne peut plus que m'attendre. J'ai adoré ce film depuis plus de vingt ans, il a changé ma vie, la musique que j'écoute, j'ai littéralement vécu à Richmond avant de venir vivre à Paris. Et je suis passée à côté de ce parallèle. J'ai besoin de voir le film de nouveau, avec ce nouvel élément. Qui veut m'accompagner ?

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À Propos

❤️ Artiste donc précaire
🧡 queer donc militante
🤍 maman donc fatiguée
🩷 polyam donc occupée
💜 Créations LEGO, broderie, couture, cosplay, cotte de maille.
Co-animatrice et co-productrice Un Podcast Trans.
Productrice et autrice Nos Voix Trans.
Je suis sûre que j'oublie pleins de choses, mais j'ai un mot du médecin.