Aujourd'hui, grand périple ! je sais que mes jambes en paieront le prix pendant quelques jours. J'emmène, dès le matin, mon amoureuse visiter le site du Hellfest, un moyen pour elle de voir le parc et les œuvres d'art, sans verser d'argent à une organisation que nous ne cautionnons pas. C'est beau, grand, irréel de revoir ces lieux sans personne, ou presque : c'est un parc public où de nombreuses familles et touristes viennent passer ce dimanche ensoleillé.
Au retour nous découvrons pleins de vieilles voitures dans un rassemblement qui sent le moteur à explosion et la testostérone. Certaines voitures sont belles, toutes sont trop bruyantes et polluantes, et une trop grande proportion porte des autocollants ou des patches plus ou moins fascistes ou masculinistes. Nous rentrons nous réfugier à la maison.
J'accompagne mon amoureuse à la gare, son séjour était trop court comme toujours, mais je sais que nous nous revoyons bientôt.
Aujourd'hui, nous nous levons tôt pour emmener une des chattes chez le vétérinaire, un de ses yeux se ferme avec une paupière enflée. Et des fois l'autre. Bref nous ne sommes pas rassurées, et mon amoureuse est adorable de nous accompagner alors qu'elle pourrait dormir.
Ensuite mon époux·e nous offre un petit déjeuner en terrasse avec des lattes et des cookies.
Ça m'a fatiguée pour la journée, nous travaillons doucement à un projet de réhabilitation d'une carcasse de Macintosh SE, dont la première étape est de déménager une partie du salon pour retrouver le bon carton. Je ferai un post détaillé une fois le projet terminé.
Le soir, j'e vais participer à la première réunion d'une association dont le but est la sauvegarde de la librairie féministe locale, joli bijou dans notre campagne, c'est aussi celle qui avait accueilli ma première exposition. Évidemment j'ai envie d'aider.
Aujourd'hui arrive mon amoureuse amstellodamoise pour quelques jours, alors après le petit déjeuner avec mon épouse, nous allons stocker des victuailles au marché. Je passe à la librairie, je note de vérifier que j'ai déjà quelque part Jean a deux mamans avant de l'acheter en double. J'achète un très bel album qui s'appelle Mouette & Chouette et qui raconte comment une chouette et une mouette se rencontrent, s'apprécient, et décident de pondre et couver des œufs ensemble. Je suis impatiente de le lire à mon fils, qui commence à ramener à la maison les questions des autres, comme « Pourquoi moi je n'ai pas de papa ? » Je pense que la réponse du tac au tac de la libraire (parce que ça ne sert à rien) va rejoindre les phrases que je dois me retenir d'expliquer à mes enfants (parce que c'est encombrant, et des fois, ça ne sent pas très bon).
Je fabrique un petit coussin pour que les œufs qu'on achète au marché soient bien calés dans leur boîte, et fassent moins de bruit dans notre sac à dos.
Comme mon amoureuse a une longue correspondance à Nantes, et je trouve dommage la laisser seule là-bas alors que je suis ici, je décide de prendre le train pour l'attendre à Nantes, et mettre ce temps sinon perdu à profit, et nous allons dîner chez Mien Tây, un restaurant vietnamien près de la gare. C'est délicieux à chaque fois. Alors que nous avons presque terminé, nous assistons là à une scène très étrange. Nous entendons d'abord des hommes s'invectiver dans la rue, dans des langues que nous ne comprenons pas. Ça ressemble à une mélange d'insultes et de moqueries. Le restaurant est presque plein mais tout petit, d'un coup d'œil on peut voir que toutes les tables ont tourné les têtes vers la vitrine arriver à voir grand chose. Soudain, un homme fait irruption dans la salle, claque la porte derrière lui, et la maintient fermé malgré les efforts de quelqu'un qui pousse très fort dehors. Dans un français approximatif et avec un volume sonore qui tranche avec le calme du restaurant jusqu'ici, il explique qu'il est poursuivi et menacé par quelqu'un avec "la lame". Un convive près de la porte se lève, s'interpose, et somme le nouveau venu de sortir. Je comprends que son ton ferme et son format massif rassure le reste de la salle, mais je m'oppose alors vivement à l'idée de faire sortir cet homme qui demande de l'aide, simplement pour protéger la tranquillité de la clientèle. La patronne, une petite femme vietnamienne âgée, est un peu affolée, me demande d'appeler la police – ce que je ne fais pas, je n'ai pas du tout envie d'être mêlée administrativement à cette affaire, et donc probablement d'y laisser quelques heures, ne pas pouvoir prendre le dernier train pour rentrer, etc. Par ailleurs, notre réfugié est lui aussi en train d'appeler des secours, on entend son téléphone sur haut-parleur qui est en attente du 112.
Ma réaction épidermique est tempérée par celle de mon amoureuse, qui est souvent plus sceptique (ou même moins crédule) que moi, et aussi par le comportement de l'homme qui tient la porte, qui semble stressé quand il nous parle, mais qui montre en contraste une bravade malvenue quand il s'adresse à son possible assaillant : ça ressemble à des insultes encore, mais surtout à un encouragement explicite à casser la porte vitrée. Finalement la ou les personnes dehors se lassent, ou changent de stratégie, et partent vers la gare, et la personne qui avait trouvé refuge avec nous sort aussi quand la voie est libre, encouragé par la gérante. Nous profitons de ce moment pour régler notre dîner et partir, pour tenter de prendre l'avant dernier train plutôt que le dernier.
En arrivant à la gare, nous le recroisons, adossé à l'entrée, sagement posté près d'une équipe de sécurité canine. Nous passons rapidement, et nous rentrons sans encombre.
Je prends de belles photos du souterrain de la gare vide. Ça ressemble à un décor de cinéma, ou de la série Star Wars Andor.
En rentrant, et dans les discussions difficiles que nous avons eues récemment avec mon époux·e, j'ai envie de créer plus de moments d'amoureuses, pour ne pas nous laisser envahir par le quotidien d'une vie commune que nous aimons casanière. J'ai réservé une table pour nous dans un restaurant toujours complet ce midi, et c'était un très joyeux moment.
J'ai pu y constater, aussi, l'expérience différente que nous avons certainement de la vie locale : en nous installant au restaurant en terrasse, j'ai été reconnue par la gérante du restaurant, d'une soirée féministe que j'ai co-animée autour du huit mars de cette année, il y a donc plus de cinq mois, puis j'ai été saluée en passant par un camarade du Nouveau Front Populaire, avec qui nous réfléchissons aux prochaines municipales ; enfin j'ai échangé quelques mots avec une autre convive, qui tient une mercerie et à qui j'achète régulièrement du fil de broderie. J'ai la satisfaction de me sentir bien implantée, et accueillie, mais je sens aussi le contraste ressenti par mon époux·e, qui sort moins que moi.
Nous sommes de nouveau fatiguées par la sortie, et aussi peut-être par des ingrédients de la nourriture, et j'ai besoin d'une longue sieste encore.
Le soir, je commence à tailler une planche, recyclée d'une étagère en pin IKEA IVAR, pour en faire le socle d'une étagère métallique qui accueillera mes disques durs sous ma table de couture - bureau. Comme j'ai prêté ma scie sauteuse au chantier participatif et que je l'ai oubliée là-bas, je tente à la scie égoïne, qui est de très mauvaise qualité (bien sûr, ce n'est pas de ma faute) et part systématiquement en biais. Je commence à rattraper la taille avec des serre-joints et la défonceuse, dont je vide rapidement la batterie, et de toute façon il commence à être tard pour faire ce type de bruit, donc je mets ce projet de côté.
Aujourd'hui, je suis heureuse de retrouver la maison. Le matin je suis réveillée par les bruits de la rue, j'en profite pour poster ici les journées que j'ai écrites en voyage, et regarder un épisode de Wednesday. Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e, et je propose un pique-nique pour le midi, nous emportons nos habituelles salades dans un jardin public. La sortie m'a épuisée (mais j'étais de toute façon bien fatiguée par le voyage) et je fais une grosse sieste. Nous rattrapons le temps séparées dans Animal Crossing.
Le soir je termine la broderie de mes petites fées de Zelda. Je veux plus de journées calmes comme celle-ci.
Aujourd'hui, encore une longue journée variée.
Je passe la matinée avec mon fils et sa grand-mère, je suis en hyper-vigilance. Tant que nous sommes deux il est adorable, câlin, curieux. Dès qu'elle est dans la pièce il est stressé, tendu, et soit reste près de moi, soit cherche à la provoquer. Je suis anxieuse de le laisser, coupable de le laisser. Il ne cache pas sa tristesse.
Sur mon trajet du retour je fais un grand détour pour aller trouver dans une épicerie indienne deux sacs de thé en vrac PG Tips, une marque britannique de thé indien, le thé préféré de mon époux·e, dont nous faisons une grande consommation. J'aime beaucoup lui faire ces surprises, comme des pies qui ramenons des cadeaux au nid.
RER, métro, train, train, et me voilà de retour à la maison. Dans le train j'ai écrit les journées des 12, 13 et 14 août ainsi que le post sur le Clair de lune sur ma machine à écrire. J'aime ces moments de concentration, essayer d'évacuer le présent pour repenser au passé, ou remettre le passé proche au présent.
Je me repose à la maison, je continue à extraite de ma bibliothèque de photos tout ce qui n'est pas une photo. Il faudra aussi perdre l'habitude d'y enregistrer n'importe quoi.