Hier soir j’ai cousu le début d’un Power Mac G4 Cube, sans savoir encore comment je ferai le rembourrage. C’est en tout cas enthousiasmant d’assembler ces patrons que j’ai créés il y a plusieurs années. J’essaie de ne pas penser à putting my affairs in order.
Levée pile à 10h, j’essaie de ne plus déborder. Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e. Je tente une impossibilité mathématique dans les œufs de ce matin, découpés chacun en six parts égales.
Je rempli le courrier de réponse au Cecos pour confirmer que je veux garder au frais mes gamètes conservées de haute lutte après le début de mon traitement hormonal. Je pars à la Poste pour envoyer cette lettre, et récupérer la livraison de petites étiquettes que j’ai conçues pour accompagner mes créations de couture. Petite promenade en ville, visite d’un nouvel antiquaire.
J’ai fait tremper des feuilles blanches dans du thé, dans un plateau, fin de leur donner une teinte un peu sépia. J’ai écrit à la plume le contenu des tiroirs du meuble que mon époux·e et moi avons créé pendant le premier confinement. Le résultat est très satisfaisant. J’ai appellé le meuble FYRAPOTIKER, en hommage à la petite commode IKEA FYRA qui a donné ses tiroirs pour notre meuble d’apothicaire. Il contient mes matières premières de cotte de maille et de bricolage informatique.
Je passe une heure et demi au téléphone avec un ami que je n’ai pas vu depuis longtemps. Peut-être rejoindra-t-il l’équipe d’Un Podcast Trans un jour ou l’autre.
À sa demande, je rafraîchis la coupe de cheveux de mon époux·e.
Aujourd'hui, suite de mes aventures parisiennes. J'ai beaucoup dormi et ça m'a fait du bien.
Petit déjeuner avec mon ami·e et son colocataire, très gentil et très bavard. Mon ami·e avait préparé un cake aux courgettes sans gluten exprès pour ma venue, peut-être pas assez cuit, et ce matin j'ai stressé sur les éventuelles bactéries après deux jours de canicule hors du frigo, alors je l'ai coupé en tranches très fines (ce qui est difficile pour un cake très humide) et passé à la poêle jusqu'à en faire du pain perdu, voire des chips. Personne n'est malade.
J'avais mentionné savoir couper les cheveux de mon époux·e, le colocataire et mon ami·e sont intéressés. Le colocataire a besoin d'une main experte et je ne me sens pas légitime à essayer de sauver une frange ratée. Je demande les détails de ce que voudrait mon ami·e, et au fur et à mesure ça ressemble de plus en plus près à ce que je sais déjà faire à la maison. On me prête un peigne, des ciseaux et des ciseaux crantés, et je sculpte une nouvelle coiffure à mon ami·e, carré asymétrique, undercut derrière. Bien que dubitatif quand j'ai terminé – ça change vraiment la forme de sa tête – la coiffure trouve grâce à ses yeux une fois les cheveux lavés et séchés : les bouclent remontent et prennent du volume, l'ensemble est équilibré et dynamique.
Nous nous rendons à un rendez-vous administratif pour notre projet secret (évidemment tout le monde trépigne et conjecture), qui se passe très bien, et nous nous posons dans le jardin des Halles avec des bubble tea, nous sympathisons avec les corbeaux.
Je passe au LEGO Store acheter trois minifigurines, note des idées de jeux d'occasion de Switch chez Micromania, et je prends le RER pour aller voir mon enfant, enfin ! Ça fait trop longtemps. Il me dit plusieurs fois qu'il est content de me voir, il a plein de choses à me montrer et me raconter, insiste pour qu'on se lave les dents ensemble, douche ensemble, changer la couche ensemble, je lui raconte des histoires et il s'est endormi près de nous.
Je suis heureuse d'être avec lui, et je suis très fière de lui : il s'est entraîné avec acharnement à dessiner des escargots, et je sais que c'est pour me m'imiter et me montrer. Je l'ai vu prendre en photo des petits transformers Super Wings qu'il a alignés debout consciencieusement. Il m'a chanté des comptines en s'accompagnant au ukulele. Je suis si impressionnée !
Aujourd'hui, l'épreuve a été d'accompagner le frère de mon époux·e à l'entrée du Hellfest, et de l'aider à y trouver une place. Il est venu passer quelques jours chez nous exprès pour ça, nous n'avions pas réussi à acheter de billets, tous écoulés dans les quelques minutes de la mise en vente. La randonnée jusqu'au site, sous le soleil au zénith, a été intense. Je me suis émerveillée de l'inventivité des riverains du festival, qui compensent largement les éventuelles nuisances sonores en convertissant leurs jardins en brasseries, friteries et sandwicheries. Je suppose que l'alternative est de quitter la ville pour ces quelques jours et de louer leurs biens à prix d'or.
J'ai choisi de demander d'abord à la billetterie officielle, et par chance, un pass une journée venait de se libérer, et nous a donc épargné d'avoir à démarcher les inconnus de passage, toujours une épreuve. C'était une joie émouvante que d'exaucer ce rêve pour lui, et de le voir partir seule pour son premier festival, nous exclamant secrètement comme des parents poules sur l'oisillon qui quitte le nid. Le retour était tout aussi éprouvant, dans cette journée la plus chaude de cette vague de chaleur.
Aujourd'hui , c'est aussi notre deuxième anniversaire de mariage ! Nous avons profité de cet après-midi en tête-à-tête pour un date dans un café près de la maison, et une sieste ensemble. Je lui ai coupé les cheveux, je suis sa coiffeuse attitrée depuis le premier confinement.
Le soir, alors que la température redescendait enfin, mon époux·e est retournée chercher son frère, et je suis allée nourrir les chats de ma cliente.
Aujourd'hui, le stress s'est accumulé depuis la liste mentale (et puis écrite) que j'ai composée hier en me couchant. J'essaie de cocher des éléments. Je n'en vois pas le bout.
Encore une grosse journée, et je ne crois pas qu'il y en ait de plus calmes en réserve cette semaine. Please send help.