vendredi 22 août 2025

28 août 2025, 23:08 Temps de lecture: 5 minutes aujourdhuilovecraftsmilitantismelesbiennesfamilleStarWars

Aujourd'hui arrive mon amoureuse amstellodamoise pour quelques jours, alors après le petit déjeuner avec mon épouse, nous allons stocker des victuailles au marché. Je passe à la librairie, je note de vérifier que j'ai déjà quelque part Jean a deux mamans avant de l'acheter en double. J'achète un très bel album qui s'appelle Mouette & Chouette et qui raconte comment une chouette et une mouette se rencontrent, s'apprécient, et décident de pondre et couver des œufs ensemble. Je suis impatiente de le lire à mon fils, qui commence à ramener à la maison les questions des autres, comme « Pourquoi moi je n'ai pas de papa ? » Je pense que la réponse du tac au tac de la libraire (parce que ça ne sert à rien) va rejoindre les phrases que je dois me retenir d'expliquer à mes enfants (parce que c'est encombrant, et des fois, ça ne sent pas très bon).

Je fabrique un petit coussin pour que les œufs qu'on achète au marché soient bien calés dans leur boîte, et fassent moins de bruit dans notre sac à dos.

Comme mon amoureuse a une longue correspondance à Nantes, et je trouve dommage la laisser seule là-bas alors que je suis ici, je décide de prendre le train pour l'attendre à Nantes, et mettre ce temps sinon perdu à profit, et nous allons dîner chez Mien Tây, un restaurant vietnamien près de la gare. C'est délicieux à chaque fois. Alors que nous avons presque terminé, nous assistons là à une scène très étrange. Nous entendons d'abord des hommes s'invectiver dans la rue, dans des langues que nous ne comprenons pas. Ça ressemble à une mélange d'insultes et de moqueries. Le restaurant est presque plein mais tout petit, d'un coup d'œil on peut voir que toutes les tables ont tourné les têtes vers la vitrine arriver à voir grand chose. Soudain, un homme fait irruption dans la salle, claque la porte derrière lui, et la maintient fermé malgré les efforts de quelqu'un qui pousse très fort dehors. Dans un français approximatif et avec un volume sonore qui tranche avec le calme du restaurant jusqu'ici, il explique qu'il est poursuivi et menacé par quelqu'un avec "la lame". Un convive près de la porte se lève, s'interpose, et somme le nouveau venu de sortir. Je comprends que son ton ferme et son format massif rassure le reste de la salle, mais je m'oppose alors vivement à l'idée de faire sortir cet homme qui demande de l'aide, simplement pour protéger la tranquillité de la clientèle. La patronne, une petite femme vietnamienne âgée, est un peu affolée, me demande d'appeler la police – ce que je ne fais pas, je n'ai pas du tout envie d'être mêlée administrativement à cette affaire, et donc probablement d'y laisser quelques heures, ne pas pouvoir prendre le dernier train pour rentrer, etc. Par ailleurs, notre réfugié est lui aussi en train d'appeler des secours, on entend son téléphone sur haut-parleur qui est en attente du 112. 

Ma réaction épidermique est tempérée par celle de mon amoureuse, qui est souvent plus sceptique (ou même moins crédule) que moi, et aussi par le comportement de l'homme qui tient la porte, qui semble stressé quand il nous parle, mais qui montre en contraste une bravade malvenue quand il s'adresse à son possible assaillant : ça ressemble à des insultes encore, mais surtout à un encouragement explicite à casser la porte vitrée. Finalement la ou les personnes dehors se lassent, ou changent de stratégie, et partent vers la gare, et la personne qui avait trouvé refuge avec nous sort aussi quand la voie est libre, encouragé par la gérante. Nous profitons de ce moment pour régler notre dîner et partir, pour tenter de prendre l'avant dernier train plutôt que le dernier.

En arrivant à la gare, nous le recroisons, adossé à l'entrée, sagement posté près d'une équipe de sécurité canine. Nous passons rapidement, et nous rentrons sans encombre.

Je prends de belles photos du souterrain de la gare vide. Ça ressemble à un décor de cinéma, ou de la série Star Wars Andor.

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mardi 19 août 2025

27 août 2025, 23:08 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuifamilletransportstrainsFreewrite Alpha

Aujourd'hui, encore une longue journée variée.

Je passe la matinée avec mon fils et sa grand-mère, je suis en hyper-vigilance. Tant que nous sommes deux il est adorable, câlin, curieux. Dès qu'elle est dans la pièce il est stressé, tendu, et soit reste près de moi, soit cherche à la provoquer. Je suis anxieuse de le laisser, coupable de le laisser. Il ne cache pas sa tristesse.

Sur mon trajet du retour je fais un grand détour pour aller trouver dans une épicerie indienne deux sacs de thé en vrac PG Tips, une marque britannique de thé indien, le thé préféré de mon époux·e, dont nous faisons une grande consommation. J'aime beaucoup lui faire ces surprises, comme des pies qui ramenons des cadeaux au nid.

RER, métro, train, train, et me voilà de retour à la maison. Dans le train j'ai écrit les journées des 12, 13 et 14 août ainsi que le post sur le Clair de lune sur ma machine à écrire. J'aime ces moments de concentration, essayer d'évacuer le présent pour repenser au passé, ou remettre le passé proche au présent.

Je me repose à la maison, je continue à extraite de ma bibliothèque de photos tout ce qui n'est pas une photo. Il faudra aussi perdre l'habitude d'y enregistrer n'importe quoi.

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lundi 18 août 2025

27 août 2025, 23:08 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuiloveLEGOfamille

Aujourd'hui, une autre longue journée. Je me lève très tôt pour une journée de différents rendez-vous médicaux loin au sud de Paris. Dans l'après-midi je retrouve une jolie amie pour un date, nous déjeunons japonais près des Halles, puis nous allons assembler des minifigurines les plus fun possibles au LEGO Store. J'aime beaucoup le temps que je passe avec elle. Je continue à être fascinée par ses histoires et ses fossettes ; je me sens honorée de pouvoir l'observer si drôle quand elle se décrit anxieuse sociale.

Ensuite je vais retrouver mon fils chez ma co-maman. C'est bon de le retrouver plus tôt que prévu. 

Lorsque j'arrive il est gardé par sa grand-mère, en attendant que ma co-maman rentre. Alors que je la trouvais déjà très dure avec lui, à le reprendre beaucoup, ce qui provoque du stress chez lui, et donc d'autres comportement qui lui déplaisent, je la surprend à le disputer et le menacer de le frapper avec son chausson à elle. J'intervient immédiatement pour dire que c'est inacceptable, et elle me répond que je ne devais pas la critiquer devant lui pour ne pas sapper son autorité. J'ai insisté : ce qui compte pour moi c'était l'urgence de protéger mon fils, pas la bienséance. Je suis ferme sur le principe de bannir toute violence éducative, mais elle a continué à dévier de sujet.
Je n'ai pas trouvé ni le temps propice, ni les mots pour en parler à ma co-maman, et une semaine après je suis encore hantée par cette image, et la culpabilité de laisser mon fils sans défense.

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vendredi 15 août 2025

25 août 2025, 10:08 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuivélofamillelesbienneslivresdépression

Aujourd'hui, nous faisons le marché avec nos amies de passage, et partageons notre rituel du latte après le marché. Je rencontre un couple âgé qui utilise un vélo électrique pour deux, dont la partie avant se détache pour faire un fauteuil roulant autonome. C'est importé des Pays-Bas, et ça coûte neuf mille euros, mais un jour nous pourrions avoir besoin de quelque chose comme ça.

Nous passons à la librairie et furète des livres pour mon fils, mon œil avait été attiré hier par des livres brillants que mes amies lisaient à leur fille.

Après le départ de mes amies, je vais à vélo nourrir les chats de ma cliente, pour la dernière fois de ces vacances.

J'ai une grande crise de solitude et de manque d'affection. J'ai de jolies connexions avec des gens qui sont trop loin ; j'ai des connexions que j'aimerais plus forte avec des gens un peu plus près. Je me sens délaissée partout, manque d'affection, manque de contact, de partage. Je suis durement affectée par la guerre entre nos deux chattes, à la fois à cause de la tension entre elles, la fatigue et le stress que ça nous inflige, particulièrement à mon époux·e, et la séparation compliquée entre les pièces de la maison, rien n'est fluide, toutes les portes sont fermées. Ça amplifie mon envie de ne plus habiter là, plus seulement à cause du bruit des voitures. Je ne sais pas où aller, ni comment changer la situation, je suis bloquée sans issue, avec des pensées funestes.

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jeudi 14 août 2025

20 août 2025, 09:08 Temps de lecture: 4 minutes aujourdhuiphotocraftsfamillelove

Aujourd'hui, reprise du chantier participatif (pour nous, le chantier continue même si nous ne sommes pas là évidemment). 

Je prépare le petit déjeuner pour mon épouse, très tôt pour pouvoir travailler avant le retour de la chaleur. J'ai fait une sorte de visage, Comme une Arcimboldo du petit déjeuner.

Deux plateaux de petit déjeuner, un bol de céréales, deux tasses de thé vert très vert, et un grand visage absurde composé avec deux œufs durs

Je prends de nouveaux beaucoup de jolies photos des différents chantiers, j'aime beaucoup cette position de documenter les travaux et les équipes, comme j'avais déjà pu le faire dans une autre vie dans le festival EroSphère.

J'ai vidé un lave-linge, enlevé les vêtements et bouteilles vides qui étaient coincées derrière lui, nettoyé et rerouté son tuyau d'évacuation, afin qu'il arrête d'afficher une erreur E21 en refusant de se vidanger.

Je gère mon propre chantier, en créant un passage suspendu pour une gigantesque passiflore à côté et au-dessus d'une porte fenêtre, afin de ne pas créer trop d'ombre à l'intérieur.

Belle photo en gros plan d'une fleur de passiflore
J'aime beaucoup, c'est un alien.

Je prends de nouvelles photos dans la mare pleine de boue, notamment de mon époux-e.

Je n'avais encore jamais eu l'opportunité de prendre des photos de près d'engins de chantier, avec en plus de très jolies personnes queer aux commandes. C'est un peu le paradis ici.

J'ai prélevé de l'argile dans la mare pour sculpter des petits souvenirs qui seront des cadeaux pour nos ami-es. Je tente de les passer au four mais celui de la cuisine est évidemment bien en-deça de ce qu'il faudrait pour faire sécher la terre comme il le faudrait, et comme j'ai appris à le faire quand j'étais petite.

Des petits modelages en terre, alignés sur une assiette. Des cœurs, dont certain avec 2025 gravés dedans, une poule, un rouge-gorge

Je passe un long moment en visio avec mon fils, il me manque et il me fait bien comprendre que c'est réciproque. Il me fait lui raconter un de ses livres préférés, Maman, Mamoune et moi au milieu, qui parle de l'absence d'une des mamans, et j'ai du mal à retenir mes larmes. Je sais que je dois aller à Paris de dimanche à mardi pour des rendez-vous médicaux, et j'avais prévu d'essayer de voir différentes amoureuses, cruches et exes, mais je propose à ma co-maman de venir voir notre fils lundi soir.

Je suis un peu frustrée de la communication avec elle, dont j'attendais des informations sur comment elle planifie ses vacances afin de pouvoir m'organiser et voir notre enfant, et son silence crée à la fois la tristesse chez lui, la culpabilité chez moi, et l'obligation de s'organiser à la dernière minute.

J'ai été frustrée d'être dépendante et bloquée à l'ombre pendant une heure, parce que j'avais peur de rentrer chez moi sous le soleil brûlant de quinze heures.

Une fois rentrée j'ai accueilli une très vieille amie, sa compagne et leur fille d'un an, c'est une joie immense de les voir en ayant un peu de temps pour discuter et nous raconter nos quotidiens.

Nous dînons à cinq au restaurant, puis je pars nourrir les chats de ma cliente en vélo et dans le noir.

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dimanche 10 août 2025

15 août 2025, 20:08 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuipodcastsUnPodcastTransfamille

Aujourd'hui, journée calme. Je joue avec wplace tant que ça fonctionne, j'échange avec mon amie-exe parisienne, avec mon fils à distance.

Je prépare le petit déjeuner pour mon époux-e. Je vais à vélo nourrir les trois chats de ma cliente. Je passe du temps à réfléchir à créer un podcast de plus ; ça ne serait pas vraiment un nouveau podcast, mais la publication sur un flux séparé, de certaines chroniques de Un Podcast Trans, parce qu'elles sont perdues dans les archives du temps, ou parce que nous les aimons beaucoup, ou les deux. Il y a quelques mois, un ancien membre de l'équipe nous a indiqué qu'il ne voulait plus que son nom ou sa voix paraisse dans le podcast, nous avons donc quelques épisodes qui ne sont plus en ligne, au détriment des chroniques des autres membres de l'équipe : ça permettrait de rendre leur travail de nouveau accessible.

Par ailleurs, un podcast avec "trans" dans le titre est très certainement caché par les algorithmes de Spotify et peut-être d'Apple aussi, on dirait que même quand on nous cherche par le titre on ne tombe pas directement sur nous. Nous devons compter sur le bouche à oreille, donc directement sur vous, cher public, pour partager nos voix. Donc la question c'est : est-ce que le nom "Un Podcast Trans" est important et doit figurer dans le nom du presque nouveau podcast ? ou bien est-ce que c'est l'occasion de trouver un nom malheureusement moins trans mais plus facile à trouver, qui permettra d'attirer les gens vers Un Podcast Trans ?

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À Propos

❤️ Artiste donc précaire
🧡 queer donc militante
🤍 maman donc fatiguée
🩷 polyam donc occupée
💜 Créations LEGO, broderie, couture, cosplay, cotte de maille.
Co-animatrice et co-productrice Un Podcast Trans.
Productrice et autrice Nos Voix Trans.
Je suis sûre que j'oublie pleins de choses, mais j'ai un mot du médecin.