Aujourd'hui, petite journée qui a commencé par une grosse gastro violente, je me suis levée avant mon amoureuse pour aller à l'autre bout de l'appartement fuir par tous les côtés, pour le dire poétiquement. C'était douloureux, j'étais en panique de ne pas comprendre d'où ça venait au réveil, et je ne sais toujours pas. Je suppose le stress, la chaleur, mais aussi pourquoi pas une intoxication alimentaire ?
J'avais prévu de sortir voir mon bébé et j'ai prévu que je ne pourrais pas m'éloigner des toilettes.
Quand ça s'est calmé en début d'après-midi, petite promenade à l'ombre avec Ombre (je ne m'en lasse pas), déjeuner léger en terrasse dans une rue piétonne, retour en boitant. Visite d'Animal Crossing, duel dans Tetris 99.
Nous pensions regarder The People's Joker et nous n'avons pas réussi à le télécharger, j'ai fait découvrir à mon amoureuse la série BBC Boy Meets Girl, charmant mélange de mignon et de cringe, trois épisodes que nous avons évidemment suivis d'une enquête approfondie sur l'actrice célèbre et les auteurs inconnus de cette série de 2015. Mon impression initiale avait été que la fenêtre de l'acceptable avait bien bougé en dix ans, mais qiu peut encore dire ce qui est acceptable ou pas ? La série date finalement d'une parenthèse où on a montré un peu de délicatesse pour une femme trans, particulièrement à la télévision britannique. Cette parenthèse semble fermée.
Et enfin, nous avons enquêté sur le Google Doodle Hyperpop, j'aime beaucoup ces moments partagés explosifs où nous sommes énervées, échevelées, incrédules, et en train de poser des fils rouges entre des photos floues. You get the idea.
Google Doodles célèbre le 1er juin 2025 l'Hyperpop, un genre musical un peu niche et très queer. C'était une surprise pour les personnes concernées, et certainement obscure pour toutes les nombreuses autres. En terme de pinkwashing pour ce premier jour du mois des fiertés, ça ressemble à un pari audacieux. Et si c'était au contraire pour ne pas oser parler vraiment de fierté ?
En montrant ça à mon amoureuse, elle attire notre attention sur le code, F09F8C88, dans une petite fenêtre de navigation entre le logo glitchy flashy et la sinusoïde.
F09F8C88 en hexadecimal fait 4036988040, et dans la table Unicode en UTF-8, ça donne 🌈 (émoji d'un arc-en-ciel).
Alors on peut y voir un joli clin d'œil mais… peut-on encore parler de fierté quand on se cache à ce point ? J'attend de voir ce qui sera mis en avant les autres jours pour trancher. Est-ce qu'on va jouer au chat et à la souris tous le mois ? Ou est-ce que le fascisme, c'est aussi ce genre d'autocensure qui se met en place tout seul sans avoir eu à demander ?
Aujourd'hui je serais plus fatiguée que d'habitude, si c'était possible. Couchée trop tard, levée trop tôt pour commencer un entretien avec une responsable d'une association avec qui je travaille depuis des années, pour débriefer une série d'interactions très désagréables l'an dernier. Ça été long et pénible, parce que j'avais soigneusement évité d'y penser depuis bien six mois. Je me rend compte en l'écrivant que c'est ma stratégie avec les évènements traumatisants de mon passé. C'est donc syllogiquement un traumatisme.
Ensuite j'ai galéré à préparer mes affaires, je stresse avant chaque départ, plus encore quand c'est pour Paris, plus encore quand il y a plusieurs destinations à la suite dans le même voyage. Je pars à Paris, et lundi je pars à Bruxelles. Longue histoire, voyage très court. Beaucoup de fatigue en perspective.
Nous avons marché trente minutes à 13h sous le soleil, nous n'avons pas prévu d'eau ni de crème solaire. J'ai mis un voile par dessus mon chapeau, nous avons visé l'ombre que nous pouvions trouver, et nous nous sommes beaucoup hydratées quand nous sommes arrivées à destination, à la jolie fête chez nos ami·es. Bel après-midi avec plein de jolies personnes, et nous avons réussi à éviter l'insolation.
J'ai pyrogravé, ce que j'aime bien, de la calligraphie, ce que j'aime beaucoup, à l'aide d'une balle de jonglage transparente, ce qui est une découverte ! J'ai très envie d'essayer plus longtemps, mais je commençais à me sentir mal au soleil, et l'occasionnel nuage de passage empêchait de graver avec régularité. Je n'ai pas pris de photos mais je crois que mon époux·e si.
J'ai pris un moment au calme pour relire, compléter et envoyer mes deux candidatures pour la fac l'an prochain. J'ai l'impression d'avoir vraiment accompli quelque chose. Le stress d'appuyer sur ce bouton, le soulagement d'avoir réussi terminé ces deux dossiers, c'est presque comme si j'avais un diplôme. Je suis impatiente des résultats.
J'ai pris le train pour Nantes, puis le train pour Paris, puis le métro avec mon amoureuse qui est venue me chercher à la gare. Elle m'a fait visiter son beau nouvel appartement, nous avons joué à Tetris, Dr. Mario, Animal Crossing, et j'ai beaucoup aimé :)
Comment trouver le prénom de naissance d’une personne trans ? Comment connaître le vrai prénom d’un trans ? Voici un lien très utile qui permet d’obtenir cette information cruciale en quelques clics https://deadname.fr/
Ça se voit que je n’arrive pas à écrire en oppre-cis ? N’hésitez pas à partager largement, le but est que le lien arrive quand quelqu’un cherche vraiment cette question.
J'ai fait une crise d'angoisse en lisant les deux pages sur moi dans le livre Transphobia d'Élie Hervé. Ça n'est pas de la faute de l'auteur : l'histoire que je lui ai racontée est une des pires de ma vie, et je la garde soigneusement hors de ma tête quand je le peux. Mais aussi, je suis certaine d'avoir utilisé d'autres mots pour parler de moi, je suis certaine d'avoir choisi mes mots avec soin, comme je le fais à chaque fois. Je l'ai fait lire à mon époux·e, et iel me confirme que tout est juste, le problème n'est pas avec l'auteur, qui a rendu un travail admirable et nécessaire, et j'ai été touché qu'il parle de moi avec tendresse dans ses lignes. Simplement, lire mon histoire synthétisée en deux pages, donc avec des mots qui ne sont pas les miens, m'a confronté à une réalité plus objective de ce que j'ai vécu, brutalement. Mais tout aussi brutalement, comme les mots ne sont pas les miens, on pourrait me prêter des mots qui ne sont pas les miens, et ma crise d'angoisse est là : j'ai eu peur que mon exe transphobe et abusive les retourne contre moi.
Cette année, ça fait dix ans que j'ai réussi à la quitter, et j'ai encore peur d'elle.
Aujourd'hui, je me suis motivée à avancer mon cosplay de Cute Plague Doctor, pour une fête à thème vénitien pas loin d'ici.
J'ai préparé le petit déjeuner pour mon époux·e, j'ai essayé de nous secouer pour aller faire le marché avant midi. Presque réussi. J'ai acheté pleins de pleurotes pour mon joli sac à champignons. Je suis allée chercher le livre Transphobia, d'Élie Hervé, que j'avais commandé à la librairie. J'ai commencé à le lire : c'est une somme d'informations aussi impressionnante que déprimante. Mais si vous le lisez, je peux vous faire coucou :
Jena Pham Selle, 45 ans, a dû renoncer à partager le jour de son mariage avec sa mère qui refuse de l'aimer telle qu'elle est.
J'ai beaucoup modifié une très belle robe que j'ai depuis très longtemps, cadeau d'une exe qui l'avait hérité d'un voyage de ses parents dans un pays lointain ; j'avais déjà enlevé la fermeture éclair il y a quelques années et remplacée par des œillets, les manches l'été dernier, aujourd'hui j'ai ouvert le col et enlevé les épaules. J'ai maintenant un joli décolleté qui reste décent. Je suis assez fière de la qualité des finitions, la bordure a presque l'air d'origine.
J'avais construit un masque en mousse EVA en suivant un modèle acheté sur le web. Mon époux·e l'a peint, avec beaucoup de talent, de la couleur exacte de la robe. Je l'a décoré avec des perles récupérées sur les morceaux de la robe que j'ai enlevés. Demain nous ferons des photos en lumière naturelle, j'ajouterai des baleines en métal pour la structure de la robe, si j'y arrive, peut-être un cape, et nous travaillerons sur le costume de mon époux·e.