Aujourd’hui a été une sacrée épreuve mais je suis contente de comment je l’ai gérée. Après une seconde nuit trop bruyante, mais au moins plus longue que d’habitude, je suis partie voir mon chirurgien, qui m’a comme toujours bien accueillie, et un peu rassurée sur l’état de mon front, en tout cas en ce que les os n’ont pas bougé. Cependant il me montre aussi plusieurs endroit où les os n’ont pas cicatrisé comme ils auraient pu, et surtout comme on voudrait qu’ils le fassent pour combler les trous. Il me dit que c’est courant, que ce n’est pas grave et qu’il n’y a rien à faire ; mais ça induit des ouvertures entre l’intérieur du crâne et l’extérieur un peu plus nombreuses que d’habitude, et précisément à l’endroit qui me fait mal, on pourrait expliquer le gonflement par une inflammation des tissus qui sont normalement là devant le front, résiduelle de la massive sinusite qui a accompagné mon dernier Covid début 2024. Il m’a prescrit ce que ma généraliste n’avait pas osé me donner, une semaine d’antibiotiques. J’apprécie qu’il ait toujours un discours prudent et même humble devant l’inconnu, qui contraste avec l’image qu’on a habituellement des médecins et plus particulièrement des chirurgiens.
- Quelle est la différence entre Dieu et un chirurgien ?
- Dieu ne se prend pas pour un chirurgien.
Nous comparons aussi les photos de mon crâne avant PRP et maintenant, pour constater une amélioration intéressante, et je vais donc m’engager sur une nouvelle série d'injections.
Je profite du temps que j’ai avec lui pour lui poser des questions sur l’effacement de cicatrices au laser, que j’ai vue mentionnée dans son flyer, il m’explique que l’idée est de faire des trous dans la cicatrice encore fraîche pour changer la trajectoire de celle-ci et tromper l’œil qui repère une ligne. Il approuve ma comparaison au dithering des images numériques. En ce qui concerne ma cicatrice sur la gorge (qui méritera un post à part entière), il dit que ça peut changer l’aspect superficiel, même on s’éloigne du moment où la cicatrice est encore active, mais pas la façon dont ma peau coulisse, ou plutôt ne coulisse pas, sur le larynx à cause d’adhérences profondes qui se sont créées lors de l’opération de la pomme d’adam, et nous discutons du type d’opération que ça pourrait nécessiter (prélever une fascia, du tissu du corps qui sait déjà coulisser, par exemple sur un muscle, pour le poser sous la peau et empécher les nouvelles adhérences). J’apprécie, de nouveau, qu’il ne pousse pas à l’opération et mets en avant la lourdeur de l’opération face aux bénéfices incertains. C’est un art et pas une science, il approuve de nouveau. Enfin, je lui pose des questions sur les cicatrices chéloïdes de l’hystérectomie de mon époux·e, il dit que le laser dans ce cas pourrait améliorer les choses, et propose que je lui envoie de bonnes photos pour faire une consultation à distance.
Je me mets ensuite en route pour Next Location, j’ai pris rendez-vous avec la remplaçante de ma généraliste traitante, dans un cabinet à vingt minutes à pied du cabinet du chirurgien, je suis assez contente de mon organisation. C’est elle qui avait accepté de prendre le relai de mon endocrinologue débordée, pour le suivi de mon traitement hormonal. Elle me dresse une ordonnance d’un an pour des tests IST et niveaux d’hormones, et une autre pour une question sexuelle, qu’elle gère avec tact et bienveillance. C’est un contact à garder précieusement.
Dans les vieux immeubles parisiens pas de données cellulaires, je ne vois pas le message de mon exe qui décommande le déjeuner qu’on avait prévu ensemble à la suite. Je suis un peu triste et prise au dépourvu, je décide de prendre un bus vers le LEGO Store des Halles, remède à tous les maux. Je m’arrête en route pour déjeuner vietnamien chez Mamatchai, un bò bún végétarien — on devrait dire chay bún pour être précises, bò signifie bœuf. J’ai acheté une boîte de minifigurines avec des pièces que je ne connaissais pas encore, et rien d’autre pour ne charger mon sac ni mon budget. Pour résister aux autres tentations du capitalisme, je me suis réfugiée dans la très belle médiathèque juste en face, en suivant le conseil de mon ami·e hier.
J’y ai lu deux albums au hasard de la série Sillage, de Morvan et Buchet, que j’avais tellement aimée quand elle a commencée alors que j’étais libraire en bandes dessinées. L’épisode 20, Mise à Jour, était un bon choix, qui revisite les instants avant le crash du vaisseau dans lequel on découvre Nävis dans le premier album. En revanche, le premier volume du spinoff Sillage Premières Armes, Esprit d’équipe était décevant, le dessin est mal maîtrisé, que ce soit les visages approximatifs ou la sexualisation outrancière des poses de l’héroïne. J’ai l’impression que la série originale jouait toujours en-deçà de la limite du bon goût, parfois pile dessus, mais là c’était trop pour moi et j’étais embarrassée de la voir comme ça. Je suis restée là au frais jusqu’à ce que mon amoureuse amstellodamoise sorte de sa formation, et avec sa chouette amoureuse toulousaine de passage, nous sommes allées partager des pâtisseries, puis un parc à l’ombre, puis des formidables burgers vegan chez Les Tontons Veg.
Lorsque j’ai rencontré Sylvhem à Amsterdam il y a six mois, elle portait un très beau sac à dos don la poche extérieure ne fermait plus. Elle endurait depuis des mois à la fois de ne plus pouvoir l’utiliser, et aussi les fréquents commentaires bienveillants “Attention votre sac est ouvert”, ce qui est adorable, mais je projette que quand on veux juste ne pas communiquer avec le monde, est lourd à porter. J’ai donc été heureuse de pouvoir résoudre ça en frimant à la table du restaurant, j’ai sorti de mon sac de maman une aiguille et du fil, j’ai réengagé la fermeture éclair, et j’en ai bloqué la partie abîmée afin de pouvoir en utiliser la majorité sans répéter le problème. J’espère que ça tiendra longtemps, et je suis heureuse de l’avoir aidée, j’ai de l’affection pour elle.
J’ai ensuite marché vers Gare du Nord, où j’ai pris un train pour rentrer chez mon ami·e, où nous avons passé la soirée à explorer des sites de généalogie juive de nos familles respectives. Dans cette journée remplie à l’excès, où j’ai crapahuté à huit endroits différents, j’ai été très sérieuse avec l’ombre, l’eau et la crème solaire, et je suis heureuse d’en arriver au bout sans avoir même approché du malaise. J’ai eu l’insolation beaucoup trop fréquente ces dernières années. J’ai dormi dans la chambre du gentil colocataire absent, ce qui m’a permis de dormir à l’abri du bruit de la rue et des trains.
Mon époux·e utilise parfois un harnais qui permet de porter en bandoulière un gobelet isotherme. C'est bien pratique pour prendre en train du thé qu'on a préparé à la maison, et certaines enseignes de boissons chaudes permettent d'être servi dans nos propres contenants. À sa demande, j'ai réfléchi à une version pour deux personnes, dans le but supplémentaire de pouvoir ramener à la maison un bubble tea pour moi aussi à son retour d'expédition. Ça implique de garder ce harnais en permanence au fond de son sac, donc le plus léger possible. Je suis assez fière de ma création.
Le motif du tissu avait été choisi par mon époux·e, il y a quelques années, pour que je lui couse des masques avec. Alors que mes premières idées prévoyaient un cadre rigide, je suis passée par le bois et le PVC, puis du tissu tendu sur une tige de métal courbée en ovale, et j'ai réalisé que je n'avais pas besoin d'empêcher que les deux bubble tea se touchent, je peux juste les maintenir ensemble, sans plus essayer de les maintenir strictement verticaux. Je pouvais donc ne plus compter que sur la gravité, assumer l'angle formé par les deux gobelets l'un contre l'autre, de toute façons ils sont normalement scellés hermétiquement.
Je voudrais que la traduction de ma création soit "Bubble Tea Bag".
La structure légère implique que rien n'est testable avant d'être terminé : une fois tout cousu, je me suis dépêchée de charger le harnais avec deux gobelets pleins d'eau, dont un seul avait encore un couvercle, pour augmenter l'enjeu. Pas une seule goutte par terre, alors que j'ai joué avec le harnais comme avec un encensoir.
Si vous voulez fabriquer le vôtre, voici les pièces à découper (en ajoutant un espace de couture d'environ 6 mm) quatre fois et coudre ensemble dans l'ordre :
Aujourd'hui, contrecoup de l'anniversaire, levée pas très bien, trop tôt, pour mon rendez-vous avec mon psy. Je découvre après avoir patienté une heure que je me suis trompée dans la date, c'est la semaine prochaine. Ça a certainement joué sur mes insécurités de la veille, même si je n'y ai pas pensé sur l'instant.
Besoin d'une discussion avec mon époux·e, pas agréable pour nous deux, mais nous formons une bonne équipe et savons aussi communiquer dans ces moments-là.
Animal Crossing. Pour un déjeuner tardif mon époux·e me fait la jolie surprise d'un salon de thé pas loin dont nous savons déjà qu'il est bon, mais qui ajoute aujourd'hui des bubble teas à sa carte. Il fait trop chaud dehors, mais une fois là-bas c'est un déjeuner gouter très agréable, dans un établissement presque désert.
En rentrant je me mets à un projet de commande qui murit dans ma tête depuis quelques jours, de quoi porter en bandoulière deux gobelets de bubble teas. Ça existe pour un gobelet, mais pas pour deux. Je ferai un post plus tard avec des photos.
Demain je repars pour Paris puis Bruxelles, alors que je veux juste mon terrier et le silence.
Hey, 25052025 n'est pas un palindrome, mais ça peut se lire dans un miroir, et c'est déjà quelque chose !
Aujourd'hui, c'était la fête des mères, et j'ai passé un moment en visio avec mon petit bout et ma co-maman, c'était tout doux.
C'était aussi le bal vénitien qui a concentré mes efforts des quelques derniers jours ! Nos deux tenues terminées à temps (le matin midi même), nous avons pu déambuler dans la fête et susciter pleins de réactions positives (et quelques remarques crades de mecs bien lourds). Mon époux·e et moi étions deux Plague Doctors codés dans le meme lesbien Cute Pastel/Dark Goth qui était aussi le thème de notre mariage. Je suis très fière de nous et de notre travail. Par principe je ne vous montre que des photos de moi, mais voici de quoi imaginer la vibe de notre couple.
(photo prise par une amie, crédit dessin : LNYART)
Je vous mets aussi un gros plan pour apprécier les détails de mon masque (décolleté en bonus).
En rentrant nous étions exténuées. Tasse de thé, silence, broderie. J'ai bien avancé dans ce joli projet de cadeau rétro. Puis je suis allée me promener seule dans Animal Crossing, en espérant un jour réussir à attraper un scorpion. Pour l'instant, ce sont eux qui m'attrapent.
Demain repos, j'espère.
Aujourd'hui, nous nous sommes levées beaucoup trop tôt, pour une expédition avec des membres du club de tir à l'arc, pour acheter des flèches sur mesure. Premier achat important de cette activité, une étape un peu émouvante ? En tout cas c'était fun, mais en rentrant à 11h j'avais juste envie de me remettre au lit.
Au lieu de ça, j'ai joué à Animal Crossing, sans but précis, juste se promener dans la campagne avec une canne à pêche et un filet à papillons. Ensuite, je me suis mise sérieusement à ma tenue pour le bal vénitien.
J'ai rapidement ajouté des fleurs synthétiques à mon chapeau blanc. C'est une couronne de fleurs pastels de chez Flying Tiger, que j'aime bien porter en été.
J'ai désossé un panier à linge, pour en extraite les tiges métalliques, et j'en ai découpé et polis deux morceaux à la dremel pour en faire des baleines pour le dos de ma robe. J'ai décousu et recousu de quoi les faire tenir dans la robe sans que ça change le contact avec la peau. Elle a maintenant une structure proche de celle d'un corset qui l'empêche de se tirebouchonner quand on serre le laçage.
J'ai taillé dans un morceau de la traîne de la robe — oui cette authentique robe de princesse avait une traîne. J'ai enlevé des perles, cousu un ourlet, ajouté des pinces d'une ancienne paire de bretelles, et fixé de jolis plis, pour en faire une cape. Elle est pincée sur le haut du décolleté : le poids de la cape dans le dos, vers le bas, tire le décolleté devant vers le haut, donc maintient la décence en public d'une robe qui ne tient autour de ma poitrine que grâce à la pression autour de mon ventre et la bonne volonté du tissu qui résiste au laçage du corset, bien qu'il ne soit pas prévu pour ça. Je vais donc pouvoir porter la robe moins serrée, donc la porter plus à l'aise et plus longtemps. Je suis autodidacte, et je suis assez fière de ce que je didacte toute seule.
J'ai décousu une partie des manches de la robe de mon époux·e, pour que ses bras soient plus à l'aide et le reste de la robe mécaniquement moins serrée, les épaules au bon endroit. Il reste à ajouter de la dentelle noire, si on la retrouve. J'ai collé un élastique sur son masque, et des décorations en mousse sur le même modèle que le mien. Demain nous finissons nos costumes, demain après midi nous partirons nous exhiber avec mon époux·e, et mon amoureux en tenue de gentilhomme en velours violet. Je suis impatiente !
Aujourd'hui, je me suis motivée à avancer mon cosplay de Cute Plague Doctor, pour une fête à thème vénitien pas loin d'ici.
J'ai préparé le petit déjeuner pour mon époux·e, j'ai essayé de nous secouer pour aller faire le marché avant midi. Presque réussi. J'ai acheté pleins de pleurotes pour mon joli sac à champignons. Je suis allée chercher le livre Transphobia, d'Élie Hervé, que j'avais commandé à la librairie. J'ai commencé à le lire : c'est une somme d'informations aussi impressionnante que déprimante. Mais si vous le lisez, je peux vous faire coucou :
Jena Pham Selle, 45 ans, a dû renoncer à partager le jour de son mariage avec sa mère qui refuse de l'aimer telle qu'elle est.
J'ai beaucoup modifié une très belle robe que j'ai depuis très longtemps, cadeau d'une exe qui l'avait hérité d'un voyage de ses parents dans un pays lointain ; j'avais déjà enlevé la fermeture éclair il y a quelques années et remplacée par des œillets, les manches l'été dernier, aujourd'hui j'ai ouvert le col et enlevé les épaules. J'ai maintenant un joli décolleté qui reste décent. Je suis assez fière de la qualité des finitions, la bordure a presque l'air d'origine.
J'avais construit un masque en mousse EVA en suivant un modèle acheté sur le web. Mon époux·e l'a peint, avec beaucoup de talent, de la couleur exacte de la robe. Je l'a décoré avec des perles récupérées sur les morceaux de la robe que j'ai enlevés. Demain nous ferons des photos en lumière naturelle, j'ajouterai des baleines en métal pour la structure de la robe, si j'y arrive, peut-être un cape, et nous travaillerons sur le costume de mon époux·e.