Aujourd'hui, j'apprécie une journée sans sortie prévue. Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e. Je constate que je ne le note pas systématiquement, mais c'est notre rituel du matin, le moyen pour moi de commencer notre journée ensemble et ne pas le laisser dormir trop longtemps : ça arrive si nous sommes là toutes les deux, que je ne le note ou pas.
Avec mon psy en visio, je parle du concert de HEALTH, de KPop Demon Hunters, et de ma crise de panique du 28 juin (post manquant), trois sujets lourds de fragilités existentielles.
Je prends une place pour le concert d'Ezra Furman à Paris le 29 janvier 2026. Je me souviens avoir écrit un épisode d'Un Podcast Trans très émouvant sur elle en 2021.
Elle fait partie des artistes dont la personnalité m'intéresse plus que leur musique, mais je suis heureuse de prévoir de la voir en concert.
À mon psy, j'ai parlé de la douleur de constater qu'une fois que j'arrête les efforts vers ma famille héritée, les signes de leur part s'arrêtent ; et quand j'ai parlé de la sensation d'isolement que me procure le fait de voir mes amies, exes et amoureuses s'amuser en groupe par leurs histoires a posteriori, je reviens à la même douleur familiale. Quand je crains de moins voir mon enfant si je contrarie ma co-maman, je reviens aux mêmes peurs. Ça fait réfléchir à ce que j'ai choisi avec ma famille héritée : j'ai remplacé le stress quotidien par une douleur sourde et permanente. Je connais ce creux, il m'accompagne depuis les cours de récréation, le paradoxe autistique de vouloir être incluse, mais d'être exténuée par les interactions et le bruit. Au moins maintenant je sais le prévoir, mais ça ne résout pas le manque.
J'ai choisi de quitter Paris parce que Paris me tuait, pour trouver le calme à la campagne, et je n'y trouve pas d'équilibre.
Je ne fais pas un parallèle avec une scène du film The Hours, mais elle tourne dans ma tête alors je la partage avec le psy, qui semble la connaître aussi bien que moi. Lui l'a vu il y a peu, mais moi les dialogues résonnent comme des acouphènes, que je le veuille ou pas. Leonard et Virginia ont quitté Londres pour trouver le calme à la campagne, parce que les médecins ont déterminé que la vie sociale frénétique de Londres tuait Virginia. Elle est partie contre son gré, et se morfond à Richmond, et rêve de revenir à la capitale. La comparaison est brève : c'est moi qui ait voulu partir, et je ne veux pas revenir à Paris. Je voudrais être sereine à la campagne, et une vie sociale me manque. J'avais aimé faire cette comparaison au moment de quitter Paris ; maintenant je détesterais me retrouver dans Virginia qui hurle vouloir repartir.
J'aimais ma sluttiness parisienne ; j'ai encore beaucoup à écrire sur mon spectre asexuel, l'impact de la transition, des hormones, du déménagement. En attendant, ma slut est en manque. Elle veut reprendre du service.
J'aime ces moments de connexion avec mon psy, l'impression d'être entendue, et j'aime qu'il fasse des commentaires. Il me parle du lien à la douleur de la vie, et à la mort, du fil qui est façonné, mesuré et coupé par les Heures. Je l'interromps.
« C'est drôle, j'ai essayé il y a quelques jours d'insérer une références aux Parques dans le scénario que j'écris avec une amie.
— Je ne suis pas surpris.
— Mais vous venez de faire un lien entre The Hours et les Heures, les Parques, et j'ai la tête qui explose.
— Il semble que ça ne soit jamais évoqué dans les critiques mais pour moi c'est un lien fort entre les deux, oui. »
J'explose, mindblown, je n'arrive plus a me contrôler. Les larmes montent. Le film joue en accéléré dans ma tête.
« Je viens de comprendre le dernier monologue de Richard. »
Je n'arrive plus à parler à travers mes larmes. Il ne peut plus que m'attendre. J'ai adoré ce film depuis plus de vingt ans, il a changé ma vie, la musique que j'écoute, j'ai littéralement vécu à Richmond avant de venir vivre à Paris. Et je suis passée à côté de ce parallèle. J'ai besoin de voir le film de nouveau, avec ce nouvel élément. Qui veut m'accompagner ?
Aujourd'hui, comme j'avais mon rendez-vous psy à 14h, je n'ai pas fait grand chose le matin, par peur de manquer le moment, ou de m'absorber dans une tâche que je ne voudrais pas lâcher. J'ai passé la matinée seule, mon époux·e et son frère sont partis visiter Nantes, et le silence a fait du bien. J'ai corrigé des fautes sur mon blog.
L'heure avec le psychologue a été un flot moins structuré que d'habitude – j'ai parfois un, deux ou trois sujets que je veux aborder et que j'ai noté pour ne pas oublier. Là c'est parti dans tous les sens mais toujours pour revenir à mon sentiment de solitude.
J'ai pris l'après-midi pour me remettre, le soir nous sommes allées dans un restaurant quasi désert, le calme était très agréable.
Ensuite je suis allée nourrir les chats de ma cliente, 2,2 kilomètres à vélo. Il fait si chaud.
Aujourd'hui, contrecoup de l'anniversaire, levée pas très bien, trop tôt, pour mon rendez-vous avec mon psy. Je découvre après avoir patienté une heure que je me suis trompée dans la date, c'est la semaine prochaine. Ça a certainement joué sur mes insécurités de la veille, même si je n'y ai pas pensé sur l'instant.
Besoin d'une discussion avec mon époux·e, pas agréable pour nous deux, mais nous formons une bonne équipe et savons aussi communiquer dans ces moments-là.
Animal Crossing. Pour un déjeuner tardif mon époux·e me fait la jolie surprise d'un salon de thé pas loin dont nous savons déjà qu'il est bon, mais qui ajoute aujourd'hui des bubble teas à sa carte. Il fait trop chaud dehors, mais une fois là-bas, c'est un déjeuner goûter très agréable, dans un établissement presque désert.
En rentrant je me mets à un projet de commande qui mûrit dans ma tête depuis quelques jours, de quoi porter en bandoulière deux gobelets de bubble teas. Ça existe pour un gobelet, mais pas pour deux. Je ferai un post plus tard avec des photos.
Demain je repars pour Paris puis Bruxelles, alors que je veux juste mon terrier et le silence.
Aujourd'hui, je me suis levée dans des mauvais rêves, exprès pour passer une heure avec mon psy, pour parler de mes familles, de mon exe transphobe abusive, de Transphobia, de la robe, tout ça est un tout cohérent.
Pour récupérer et sécher mes larmes, j'ai préparé le petit déjeuner pour mon époux·e, Animal Crossing, puis je suis allée ranger une partie de mon exposition à la librairie, ça se termine demain. Le panneau avait été mis à jour, et l'accueil est toujours aussi touchant. J'ai récupéré une des broderies qui m'a été achetée en ligne, je l'ai emballée, mis un petit mot, et je suis ressortie pour allée à la Poste.
En rentrant j'ai eu besoin d'aller broderie au calme dans ma chambre.
J'ai retrouvé de l'énergie à l'évocation de l'entrainement de tir à l'arc, avec nos nouveaux arcs et nouveaux sacs, alors j'ai créé le jumeau à mon carquois, en prévision de mes nouvelles flèches commandées samedi. J'ai détaillé ce nouveau carquois dans un post à part. L'entraînement était bien je continue à régler mon arc, et surtout à tâtonner ma posture. C'est un peu plus constant mais loin d'être parfait. Entre la librairie, la Poste, le travail sur le carquois, puis le tir à l'arc, mes jambes et mes pieds protestent, c'est beaucoup trop.
Nous avons dîner de très bon nems faits maison par mon époux·e, puis j'ai fabriqué des cale-flèches pour que les flèches fassent moins de bruit dans le tube en plastique. Je suis assez fière de l'idée, ça fonctionne très bien, même si l'exécution est sommaire.
Tiens, petit pensée émue, aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon crush du collège.
Je suis fatiguée dedans comme dehors. J'espérais me reposer demain, mais je vois dans mon agenda une heure de train pour aller voir le médecin et lui montrer mes résultats d'IRM du front. Je veux ma couette !
Aujourd'hui, je crois que j'ai presque eu la journée calme dont j'avais besoin. Faisons le décompte.
En conclusion : une journée plus calme qui fait du bien. Je vise pareil demain.