Aujourd'hui, je me suis levée dans des mauvais rêves, exprès pour passer une heure avec mon psy, pour parler de mes familles, de mon exe transphobe abusive, de Transphobia, de la robe, tout ça est un tout cohérent.
Pour récupérer et sécher mes larmes, j'ai préparé le petit déjeuner pour mon époux·e, Animal Crossing, puis je suis allée ranger une partie de mon exposition à la librairie, ça se termine demain. Le panneau avait été mis à jour, et l'accueil est toujours aussi touchant. J'ai récupéré une des broderies qui m'a été achetée en ligne, je l'ai emballée, mis un petit mot, et je suis ressortie pour allée à la Poste.

En rentrant j'ai eu besoin d'aller broderie au calme dans ma chambre.
J'ai retrouvé de l'énergie à l'évocation de l'entrainement de tir à l'arc, avec nos nouveaux arcs et nouveaux sacs, alors j'ai créé le jumeau à mon carquois, en prévision de mes nouvelles flèches commandées samedi. J'ai détaillé ce nouveau carquois dans un post à part. L'entraînement était bien je continue à régler mon arc, et surtout à tâtonner ma posture. C'est un peu plus constant mais loin d'être parfait. Entre la librairie, la Poste, le travail sur le carquois, puis le tir à l'arc, mes jambes et mes pieds protestent, c'est beaucoup trop.
Nous avons dîner de très bon nems faits maison par mon époux·e, puis j'ai fabriqué des cale-flèches pour que les flèches fassent moins de bruit dans le tube en plastique. Je suis assez fière de l'idée, ça fonctionne très bien, même si l'exécution est sommaire.
Tiens, petit pensée émue, aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon crush du collège.
Je suis fatiguée dedans comme dehors. J'espérais me reposer demain, mais je vois dans mon agenda une heure de train pour aller voir le médecin et lui montrer mes résultats d'IRM du front. Je veux ma couette !
Les nouveaux arcs que le club nous loue viennent avec un joli sac-à-dos tout neuf (parce que nous marchons deux kilomètres et demi pour aller et revenir de l'entraînement, et que le club est très gentil et prévenant), et pour la première fois nos flèches ont voyagé dans un grand tube en plastique, alors que jusque là elles étaient calées dans leur carquois, lui-même dans le sac de transport. Le problème de ce tube en plastique, c'est une caisse de résonance pour les flèches et le stabilisateur qui brinquebalent à chaque pas : le son est insupportable, donc nous avons parcouru la distance aujourd'hui avec le tube de flèches à la main, plutôt que fixé au sac. Logiquement, mon projet de ce soir a été de concevoir un accessoire que je n'ai pas vu dans mes recherches : une cale pour que les flèches bougent moins dans le tube, et au passage aussi protéger l'empennage des chocs. C'est de la mousse EVA de dix millimètres, d'épaisseur, dhabitude vendue pour faire des revêtements de salle de sport, qui m'a bien servie pour l'armure de mandalorienne, et les masques de Plague Doctors. J'ai fait un plan précis pour ranger neuf flèches chacune, celles que nous avons commandées samedi. J'ai imprimé le plan, reporté la forme au scalpel, marqué les futurs trous à la pointe d'un crayon, découpé la mousse au cutter, puis fait les trous avec un emporte pièce qui sert normalement à découper du tissu et y mettre des œillets. C'est celui que j'avais utilisé pour la robe de princesse. Enfin, j'ai fait un trou circulaire au milieu qui permet de ranger le stabilisateur, sans que celui-ci ne touche les flèches.
Plus simplement, j'ai aussi découpé un disque de mousse pour amortir les chocs au fond du tube. Et bien sûr, j'ai fait tout ça en double.
Le test est très satisfaisant : une fois les flèches rangées dans le tube, le tube arrimé au sac-à-dos, les quelques pas dans le salon ne faisaient plus que froutch froutch comme un sac à dos, et plus clong clong comme un cambriolage d'argenterie. Plus qu'à breveter et fabriquer.
Comme je suis satisfaite du carquois que j'avais fait en mars avec le bambou donné par un ami, j'ai doublé sa capacité aujourd'hui en prévision des nouvelles flèches que nous avons commandées samedi. Maintenant que j'ai l'expérience du premier, j'ai pu aussi corriger la longueur de la corde (qui était trop courte, donc les flèches étaient trop hautes), et aussi l'équilibre du point d'accroche (le carquois était tout le temps vertical, maintenant il est légèrement incliné vers l'avant).
Ça ne se voit pas sur la photo, j'ai aussi poli l'intérieur, et j'ai taillé des encoches légèrement concaves dans les nœuds du bambou là où les deux tubes sont face à face, afin qu'ils soient plus proches et qu'il n'y ai aucune mobilité à l'intérieur des cordes. Les souvenirs de shibari servent toujours.
Aujourd'hui montagnes russes. Couchée trop tard , levée tard, matinée lente.
Je suis allez chercher mon époux·e à la gare, nous avons joué à Animall Crossing, puis nous avons fait une sieste ensemble.
Après le goûter, je suis allée à une réunion de préparation des municipales. Jusqu'ici j'ai fait attention à ne pas parler de transidentité dans ma vie locale. Cette nouvelle vie après le déménagement pouvait être l'occasion pour moi de vivre "normalement" sans le bagage qui vient automatiquement avec l'étiquette trans. Cependant j'ai décidé de le mentionner à l'équipe qui prépare la campagne, peut-être parce que je crains, dans le climat actuel, que ça puisse être utilisé contre moi Je préfère que l'équipe l'apprenne par moi et puisse être une alliée, plutôt que d'être surprise par une attaque personnelle plus tard. Il faut reconnaître que je n'ai pas été exactement discrète en ligne auparavant, je suis plutôt facile à identifier.
Je suis rentrée presqu'en retard pour l'enregistrement du prochain épisode de Un Podcast Trans.
J'avais pris des notes sur une chanson des Manic Street Preachers en me disant que ça nourrirait peut-être un sujet plus tard, et en dernière minute, j'ai décidé que ça ferait un sujet ce soir, en groupant avec une chanson d'un autre groupe qui n'a rien à voir, Violent Delight. Encore un sujet musical, donc un montage plus compliqué, mais c'est très gratifiant à écouter.
Hey, 25052025 n'est pas un palindrome, mais ça peut se lire dans un miroir, et c'est déjà quelque chose !
Aujourd'hui, c'était la fête des mères, et j'ai passé un moment en visio avec mon petit bout et ma co-maman, c'était tout doux.
C'était aussi le bal vénitien qui a concentré mes efforts des quelques derniers jours ! Nos deux tenues terminées à temps (le matin midi même), nous avons pu déambuler dans la fête et susciter pleins de réactions positives (et quelques remarques crades de mecs bien lourds). Mon époux·e et moi étions deux Plague Doctors codés dans le meme lesbien Cute Pastel/Dark Goth qui était aussi le thème de notre mariage. Je suis très fière de nous et de notre travail. Par principe je ne vous montre que des photos de moi, mais voici de quoi imaginer la vibe de notre couple.
(photo prise par une amie, crédit dessin : LNYART)
Je vous mets aussi un gros plan pour apprécier les détails de mon masque (décolleté en bonus).
En rentrant nous étions exténuées. Tasse de thé, silence, broderie. J'ai bien avancé dans ce joli projet de cadeau rétro. Puis je suis allée me promener seule dans Animal Crossing, en espérant un jour réussir à attraper un scorpion. Pour l'instant, ce sont eux qui m'attrapent.
Demain repos, j'espère.
J'ai fait une crise d'angoisse en lisant les deux pages sur moi dans le livre Transphobia d'Élie Hervé. Ça n'est pas de la faute de l'auteur : l'histoire que je lui ai racontée est une des pires de ma vie, et je la garde soigneusement hors de ma tête quand je le peux. Mais aussi, je suis certaine d'avoir utilisé d'autres mots pour parler de moi, je suis certaine d'avoir choisi mes mots avec soin, comme je le fais à chaque fois. Je l'ai fait lire à mon époux·e, et iel me confirme que tout est juste, le problème n'est pas avec l'auteur, qui a rendu un travail admirable et nécessaire, et j'ai été touché qu'il parle de moi avec tendresse dans ses lignes. Simplement, lire mon histoire synthétisée en deux pages, donc avec des mots qui ne sont pas les miens, m'a confronté à une réalité plus objective de ce que j'ai vécu, brutalement. Mais tout aussi brutalement, comme les mots ne sont pas les miens, on pourrait me prêter des mots qui ne sont pas les miens, et ma crise d'angoisse est là : j'ai eu peur que mon exe transphobe et abusive les retourne contre moi.
Cette année, ça fait dix ans que j'ai réussi à la quitter, et j'ai encore peur d'elle.