Aujourd'hui, suite de la canicule. Nous partons faire le marché le plus tôt que nous pouvons, vers 10h30, puis nous allons nous cacher à l'ombre, volets fermés.
Je continue à travailler sur mon projet de sac à viennoiserie, par intermittence, parce que rester longtemps debout face à ma table de travail me fait mal.
Quand la température descend, au coucher du soleil, je vais à vélo nourrir les chats. À mon retour, nous essayons un jeu de société acheté d'occasion, Hellfest Escape Box. Nous y avons mis toute notre énergie, du sérieux, et nous avons fini par admettre que le jeu est vraiment mal fait, plein d'erreurs de frappe, d'impression, de conception. Nous n'avons essayé qu'un des trois scénarios. Je suppose qu'il n'a jamais été testé avant fabrication, juste un moyen de profiter de la marque. À éviter.
Par ailleurs, j'ai un jeu de société à vendre, Hellfest Escape Box. La boîte est comme neuve, elle est complète et a très peu servi.
Quand mon époux·e m'a proposé de préparer de quoi distinguer nos serviettes de celles de nos invité·es — nous essayons d'utiliser au maximum des serviettes en tissu à table — j'ai réprimé l'envie de parler de ce que ça m'évoquait de bagages familiaux, et je me suis concentrée sur le présent : j'étais attendrie par l'idée.
Première étape pour me séparer des souvenirs d'enfance : exclure le modèle en bois, qu'il soit gravé ou marqué au feutre. Nous avons choisi le tissu, qui peut se ranger à plat quand on ne l'utilise pas (soit peut-être trois-cent-soixante jours par an). Notre stock de tissu est gigantesque, il occupe les six tiroirs d'une commode, et ce n'est pas avec ce tout petit projet qu'il va baisser visiblement, mais on y travaille.
Dimanche nous avons choisi les tissus face avant et les doublures, j'ai découpé des bandes identiques au jugé, de sept centimètres de large et 17 de long, ça correspondait aux plus grandes dimensions d'une chute de tissu que j'avais fait imprimer au début de la pandémie, avec un motif d'écailles violettes, roses et bleues, comme un dragon bisexuel.
J'ai cousu à l'envers les deux grands côtés et un petit côté de chacun des huit modèles, à cinq millimètres du bord, et j'ai coupé les coins des coutures. Je les ai retournés en m'aidant d'un crayon bien taillé.
Ensuite lundi j'ai fermé le petit côté restant avec une couture apparente, en me disant que je mettrais le bouton à cette extrémité, et donc la couture ne serait pas visible une fois le rond fermé. Et je me suis dépêchée d'oublier cette bonne idée, ou alors j'ai confondu, et j'ai cousu les boutonnières près de la couture apparente. Je couds des boutonnières pour la première fois avec cette machine, et j'ai cette machine depuis longtemps, je tâtonne un peu, mais après quelques brouillons j'arrive à une finesse qui m'impressionne.
Remarquez que la couleur des fils est assortie au motif de chaque rond de serviette.
Enfin, mon époux·e coud des boutons très mignons à la main : c'est sa spécialité, je préfère la régularité de la machine. Nous avions cherché des boutons qui correspondraient individuellement à chaque personne, et j'ai suggéré de créer une unité dans les motifs en mettant le même bouton pour tout le monde, mon époux·e a proposé le petit dim sum mignon, et nous sommes très satisfaites du résultat.
Aujourd'hui, j'ai du mal à récupérer de la fatigue, je suppose que la chaleur n'aide pas.
Animal Crossing, broderie dans le calme de ma chambre, je ne fais pas grand chose avant que la température retombe, et que mon époux·e propose, vers 22h, de mettre à exécution ma proposition de ronds de serviette en préparation de la visite de son frère, et pour d'autres amours de passage. Ça tombe bien, notre réserve de tissus est gigantesque, notamment des motifs joyeux qui me servaient quand je cousais des masques au début de la pandémie de Covid (d'ailleurs il m'en reste, je devrais mettre le stock à disposition). Nous choisissons les tissus avec soin, pour nous et pour les autres, mon époux·e sélectionne les boutons pendant que je commence la conception. Je choisis d'ajouter une doublure assortie mais unie, pour une meilleure structure, et je découpe et je couds de quoi faire huit exemplaires similaires.
Ensuite j'étudie et je teste comment faire des boutonnières avec ma vieille machine à coudre Singer Starlet des années 70, c'est la première fois pour moi avec elle. Demain, je ferai les boutonnières et mon époux·e ajoutera les boutons.
Aujourd'hui, j'avais deux objectifs : le train Paris-Nantes, et la Pride de Nantes.
J'ai passé la nuit dans le lit douillet du coloc de mon ami·e (sans le coloc), et donc avec moins de bruit, mais réveillée tôt par le lever du soleil. J'ai essayé le masque prêté par mon ami·e, et il est plus confortable que les masques que je connaissais jusque-là et que je n'avais pas supporté, et j'ai pu me rendormir un peu.
Petit déjeuner à base de pain de maïs, beurre de cacahuète, et éclats de cacao saupoudrés dessus, joyeux souvenir de mes séjours aux Pays-Bas avec mes amoureuses.
Je pars un peu trop tard pour l'escale que je voulais faire pour acheter du thé PG Tips en vrac dans une épicerie près de Gare du Nord, pas facile d'éviter les sur-conditionnements en sachets de papier imbibés de plastique. Train pour Nantes sans encombre, et je décide de ne pas faire la Pride de Nantes, malgré mon gros manque de connexion communautaire. Je sens que je n'ai pas l'énergie physique de faire cette marche sous le soleil caniculaire, ni la résistance d'en endurer le niveau sonore. Je suis rejointe à la gare par mon époux·e, qui porte avec fierté le porte-bubble tea, chargé pour nous deux. Ça fonctionne si bien !
Nous rentrons nous réfugier avec les chats sur le canapé. Animal Crossing, sieste, dodo.
Aujourd’hui a été une sacrée épreuve mais je suis contente de comment je l’ai gérée. Après une seconde nuit trop bruyante, mais au moins plus longue que d’habitude, je suis partie voir mon chirurgien, qui m’a comme toujours bien accueillie, et un peu rassurée sur l’état de mon front, en tout cas en ce que les os n’ont pas bougé. Cependant il me montre aussi plusieurs endroits où les os n’ont pas cicatrisé comme ils auraient pu, et surtout comme on voudrait qu’ils le fassent pour combler les trous. Il me dit que c’est courant, que ce n’est pas grave et qu’il n’y a rien à faire ; mais ça induit des ouvertures entre l’intérieur du crâne et l’extérieur un peu plus nombreuses que d’habitude, et précisément à l’endroit qui me fait mal, on pourrait expliquer le gonflement par une inflammation des tissus qui sont normalement là devant le front, résiduelle de la massive sinusite qui a accompagné mon dernier Covid début 2024. Il m’a prescrit ce que ma généraliste n’avait pas osé me donner, une semaine d’antibiotiques. J’apprécie qu’il ait toujours un discours prudent et même humble devant l’inconnu, qui contraste avec l’image qu’on a habituellement des médecins et plus particulièrement des chirurgiens.
- Quelle est la différence entre Dieu et un chirurgien ?
- Dieu ne se prend pas pour un chirurgien.
Mon époux·e utilise parfois un harnais qui permet de porter en bandoulière un gobelet isotherme. C'est bien pratique pour prendre en train du thé qu'on a préparé à la maison, et certaines enseignes de boissons chaudes permettent d'être servies dans nos propres contenants. À sa demande, j'ai réfléchi à une version pour deux personnes, dans le but supplémentaire de pouvoir ramener à la maison un bubble tea pour moi aussi à son retour d'expédition. Ça implique de garder ce harnais en permanence au fond de son sac, donc le plus léger possible. Je suis assez fière de ma création.
Le motif du tissu avait été choisi par mon époux·e, il y a quelques années, pour que je lui couse des masques avec. Alors que mes premières idées prévoyaient un cadre rigide, je suis passée par le bois et le PVC, puis du tissu tendu sur une tige de métal courbée en ovale, et j'ai réalisé que je n'avais pas besoin d'empêcher que les deux bubble tea se touchent, je peux juste les maintenir ensemble, sans plus essayer de les maintenir strictement verticaux. Je pouvais donc ne plus compter que sur la gravité, assumer l'angle formé par les deux gobelets l'un contre l'autre, de toute façon ils sont normalement scellés hermétiquement.
Je voudrais que la traduction de ma création soit "Bubble Tea Bag".
La structure légère implique que rien n'est testable avant d'être terminé : une fois tout cousu, je me suis dépêchée de charger le harnais avec deux gobelets pleins d'eau, dont un seul avait encore un couvercle, pour augmenter l'enjeu. Pas une seule goutte par terre, alors que j'ai joué avec le harnais comme avec un encensoir.
Si vous voulez fabriquer le vôtre, voici les pièces à découper (en ajoutant un espace de couture d'environ 6 mm) quatre fois et à coudre ensemble dans l'ordre :