vendredi 15 août 2025

25 août 2025, 10:08 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuivélofamillelesbienneslivresdépression

Aujourd'hui, nous faisons le marché avec nos amies de passage, et partageons notre rituel du latte après le marché. Je rencontre un couple âgé qui utilise un vélo électrique pour deux, dont la partie avant se détache pour faire un fauteuil roulant autonome. C'est importé des Pays-Bas, et ça coûte neuf mille euros, mais un jour nous pourrions avoir besoin de quelque chose comme ça.

Nous passons à la librairie et furète des livres pour mon fils, mon œil avait été attiré hier par des livres brillants que mes amies lisaient à leur fille.

Après le départ de mes amies, je vais à vélo nourrir les chats de ma cliente, pour la dernière fois de ces vacances.

J'ai une grande crise de solitude et de manque d'affection. J'ai de jolies connexions avec des gens qui sont trop loin ; j'ai des connexions que j'aimerais plus forte avec des gens un peu plus près. Je me sens délaissée partout, manque d'affection, manque de contact, de partage. Je suis durement affectée par la guerre entre nos deux chattes, à la fois à cause de la tension entre elles, la fatigue et le stress que ça nous inflige, particulièrement à mon époux·e, et la séparation compliquée entre les pièces de la maison, rien n'est fluide, toutes les portes sont fermées. Ça amplifie mon envie de ne plus habiter là, plus seulement à cause du bruit des voitures. Je ne sais pas où aller, ni comment changer la situation, je suis bloquée sans issue, avec des pensées funestes.

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jeudi 17 juillet 2025

18 juillet 2025, 12:07 Temps de lecture: 5 minutes aujourdhuibroderieAnimalCrossingtransportsecriturelivresfamillephoto

Aujourd'hui, retour à Paris.

Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e, et nous partons pour un date ensemble à Nantes. Nous mangeons des galettes tout près de la gare, ce qui me permet de prendre le train rapidement après le dessert (galette de sarrasin beurre sucre, bien croustillante).

Dans le long trajet en train pour Paris, j'écris les journées de lundi, mardi et mercredi. Je me promets d'essayer de ne pas laisser s'accumuler les jours de retard, mais écrire dans le train, captive de mon siège et ma voisine envahissante, est un bon moyen d'occuper ce temps. Je prends du plaisir à aller chercher les photos et captures d'écran d'Animal Crossing, que j'avais préparées la veille. Je regrette que la fonction de partage automatique des photos de la Nintendo Switch soit une fonction réservée à la Switch 2, ça ressemble vraiment à une limitation arbitraire et pas technique, juste pour pousser à l'achat.

Dans le train, je commence une nouvelle broderie, que j'ai choisie portable, contrairement à mes quelques projets précédents. J'essaie le remplissage en blackwork pour la première fois, et c'est plus difficile que je pensais, avec ma longue expérience du point de croix. C'est peut-être juste une question d'habitude, mais j'ai l'impression que ça demande une plus grande concentration.

Gros plan d'un motif en blackwork, avec un fil de couleur dégradée vert et bleu (DMC 4030).
J'étais ambitieuse, c'était peut-être compliqué pour un premier essai.

Le RER B est en travaux, je dois prendre deux bus en remplacement pour arriver chez ma co-maman. Je les trouve dans le jardin devant l'immeuble. Il se passe quelques secondes pendant lesquelles je peux regarder mon fils jouer avec deux enfants de la résidence. Ils ont quelques années de plus que lui, ce qui signifie, à leur âge, presque le double du sien, mais ni lui ni eux ne semblent en tenir compte. Je suis fascinée par sa sociabilité. Puis il me voit, me reconnais de loin, et il court de toutes ses forces en criant de joie « Maman ! C'est Maman Jena ». Il saute dans mes bras dans une chorégraphie bien répétée, je profite de son énergie cinétique en tournant sur moi-même et il est dans mes bras pour un long câlin.

Nous rentrons, il me montre ses nouveaux jouets. Nous assemblons deux vieux puzzles ensemble, pour le plaisir, comme un rituel de reconnexion, nous les connaissons par cœur, il n'a même pas besoin de chercher où la placer quand il prend une pièce. Je lui offre un avion transformable en dinosaure, qui associe deux de ses passions, puis un livre qui raconte l'histoire d'un jeune coq en crise existentielle parce qu'il préfère se lever tard et vivre la nuit. Vue comme je ne suis pas du matin, je plante des graines qui nourriront peut-être des discussions sur le sujet.

J'essaie d'avoir une communication émotionnelle très explicite avec lui, parce que je ne suis pas là assez souvent à mon goût, parce que je crois que ma co-maman ne parle pas beaucoup d'elle-même (mais ça peut être un biais d'observation), et aussi parce qu'assez probablement il va grandir comme un garçon dans notre société™. Je lui dis quand je suis contente de le voir, lui propose des câlins, et je lui dis, de temps en temps « Je t'aime, Prénom ». Ça n'a jamais suscité de questions de sa part, une fois récemment une réponse « Moi aussi je t'aime », qui me laisse penser que le mot, voire le concept, ne lui sont pas étrangers. Toujours ces moments étaient des moments à deux, jeux, habillage, changement de couche.
Ce soir, nous étions à table à trois, et sans prévenir, il a dit « Je t'aime, Maman ».
J'ai l'impression d'avoir accompli quelque chose. Je suis émue, très fière de lui, et de nous.

Fatiguée par cette journée, je m'endors avant lui pendant que ma co-maman nous raconte Maman, Mamoune et moi au milieu, notre livre doudou.

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mercredi 16 juillet 2025

17 juillet 2025, 13:07 Temps de lecture: 4 minutes aujourdhuilivresbroderieAnimalCrossingphototransports

Aujourd’hui, je me lève tôt pour un entretien d’embauche que je pensais prometteur. Il s’avère que ce n’est un rendez-vous à l’invitation d’une agence d’intérim pour « apprendre à nous connaître », et je redescends mes attente pour ne pas être déçue, nous verrons bien si mon profil est transmis et si ça donne quelque chose.

Je profite d’être dehors pour prendre des photos de fleurs, noter les horaires d’été des commerces que je voudrais aller voir dans la semaine, feuilleter des livres à la librairie, et leur commander un album que j’ai vu dans une exposition, une version de l’Île mystérieuse de Jules Verne en bande dessinée. J’ai un très bon souvenir de l’avoir lu au collège, je suis curieuse à la fois de cette relecture, de voir si j’ai autant de souvenirs que je le pense, si c’est toujours aussi bien, quand on le lit avec un œil anti-colonial critique.

Dans Animal Crossing, nous mettons une touche finale au petit salon de thé que nous avons conçu pour compléter la maison de Merengue, une de nos habitantes préférées. 

Une terrasse encadrée de fleurs roses, avec de nombreux appareils à confiseries (popcorn, barbe à papa, bonbons, glaces), et une table rose portant un tourne-disque rose. Notre personnage est très heureuse : sa tête est entourée de fleurs aussi.
Une terrasse encadrée de fleurs roses, avec de nombreux appareils à confiseries (popcorn, barbe à papa, bonbons, glaces), et une table rose portant un tourne-disque rose. Notre personnage est très heureuse : sa tête est entourée de fleurs aussi.

Une fois la broderie du dos de ma veste terminée, il faut dissoudre le plastique quadrillé qui sert à aligner les points de croix, puis nettoyer, sécher et repasser. J’ai un peu trop le nez dessus, je n’arrive pas à dire si ça rend bien.

Gros plan de la broderie QUEER.solutions, qui permet de voir l’antialiasing de trois couleurs, dégradée du rouge vif des lettres jusqu’au bleu du jean de la veste.
Gros plan de la broderie QUEER.solutions, qui permet de voir l’antialiasing de trois couleurs, dégradée du rouge vif des lettres jusqu’au bleu du jean de la veste.

Plan large de la veste qui montre la broderie QUEER.solutions en bas du dos comme un tramp stamp, et la broderie du Stardrop de Stardew Valley tout en haut près de la nuque, déjà évoquée il y a quelques jours.
Plan large de la veste qui montre la broderie QUEER.solutions en bas du dos comme un tramp stamp, et la broderie du Stardrop de Stardew Valley tout en haut près de la nuque, déjà évoquée il y a quelques jours.

Nous passons de nouveau le début de la nuit dans Animal Crossing, sur une île mystère, en se promettant de ne pas nous coucher trop tard. La stratégie est particulièrement fertile.

Notre personnage, dans une tenue de Jester, montre un inventaire plein de scarabées rares, deux scorpions et deux tortues, quatre requins marteaux, un grand requin blanc, et deux poissons marins très rares.
Notre personnage, dans une tenue de Jester, montre un inventaire plein de scarabées rares, deux scorpions et deux tortues, quatre requins marteaux, un grand requin blanc, et deux poissons marins très rares.

Je stresse terriblement d’avoir en concurrence ces deux rythmes de sommeil incompatibles : vivre le soir et la nuit quand je suis chez moi, c’est le moment calme et plus frais qui me permet d’être active et efficace, que ce soit pour gérer la maison ou réaliser mes projets ; ou se coucher tôt et se lever tôt, synchronisée sur les heures de mon enfant, qui de toute façon ne me laisse pas le choix quand je vais le voir. Quelques jours avant chaque départ pour aller le voir, je pense très fort à essayer de me coucher plus tôt pour me rapprocher de son rythme, et au mieux d’y arrive la veille du train, et souvent même pas parce que le stress de la préparation du voyage me tient éveillée. C’est un peu mieux quand je peux me coucher avec quelqu’un sur qui je peux me coordonner.

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Cover Image

jeudi 12 juin 2025

13 juin 2025, 00:06 Temps de lecture: 3 minutes aujourdhuilivresBruxellestransportsbroderie

Aujourd'hui, marathon bruxellois, remake du 2 juin, et comme les remakes quand l'original est trop récent : même avec des nouveautés, c'est fatigant.

RER pour Paris, train pour Bruxelles. Déjeuner chez g.spud, un des bons plans que j'ai gardé précieusement dans mon guide de la ville sur Maps, puis rendez-vous à l'hôpital, toujours aussi stressant. Après ça je n'avais pas l'énergie d'envisager une promenade ou pire, un musée, mon ami·e de voyage a eu la formidable idée d'aller dans une bibliothèque. C'est silencieux, climatisé, nous y sommes restées une heure trente, pendant lesquelles j'ai lu Sống, de Hài-Anh Tran et Pauline Guitton, qui me faisait envie depuis longtemps (curiosité : une bande annonce vidéo). J'ai aussi lu un peu par hasard le tome 2 de Valentine, de Vanyda, vanté pour la qualité de ses dialogues d'adolescentes, et c'est entre autres sur mes dialogues que je devrais travailler pour écrire de la fiction.

couverture de Sống, de Hài-Anh Tran et Pauline Guitton couverture du tome 2 de Valentine, de Vanyda

Ensuite train pour Paris, RER pour Saint-Denis, j'ai beaucoup brodé à l'aller et au retour. Enfin, m'effondrer sur le canapé.

J'aime beaucoup comment mon ami·e m'accueille et prend soin de moi ; mais les bruits dans l'appartement et autour me rappellent chaque seconde que je ne veux plus vivre en Île-de-France. J'entends le frigo dans le salon, j'entends le tram, le RER, et les trains de ligne derrière les fenêtres, entre les motos et les voitures. Les mauvais souvenirs de la vie à Paris. Je vais dormir avec les bouchons d'oreille, en espérant une meilleure nuit, et demain… on continue le marathon dans Paris. Help.

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Transphobia

25 mai 2025, 01:05 Temps de lecture: 3 minutes militantismetranslivres

J'ai fait une crise d'angoisse en lisant les deux pages sur moi dans le livre Transphobia d'Élie Hervé. Ça n'est pas de la faute de l'auteur : l'histoire que je lui ai racontée est une des pires de ma vie, et je la garde soigneusement hors de ma tête quand je le peux. Mais aussi, je suis certaine d'avoir utilisé d'autres mots pour parler de moi, je suis certaine d'avoir choisi mes mots avec soin, comme je le fais à chaque fois. Je l'ai fait lire à mon époux·e, et iel me confirme que tout est juste, le problème n'est pas avec l'auteur, qui a rendu un travail admirable et nécessaire, et j'ai été touché qu'il parle de moi avec tendresse dans ses lignes. Simplement, lire mon histoire synthétisée en deux pages, donc avec des mots qui ne sont pas les miens, m'a confronté à une réalité plus objective de ce que j'ai vécu, brutalement. Mais tout aussi brutalement, comme les mots ne sont pas les miens, on pourrait me prêter des mots qui ne sont pas les miens, et ma crise d'angoisse est là : j'ai eu peur que mon exe transphobe et abusive les retourne contre moi.

Cette année, ça fait dix ans que j'ai réussi à la quitter, et j'ai encore peur d'elle.

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vendredi 23 mai 2025

24 mai 2025, 01:05 Temps de lecture: 2 minutes cosplaycouturemilitantismetranslivres

Aujourd'hui, je me suis motivée à avancer mon cosplay de Cute Plague Doctor, pour une fête à thème vénitien pas loin d'ici. 

J'ai préparé le petit déjeuner pour mon époux·e, j'ai essayé de nous secouer pour aller faire le marché avant midi. Presque réussi. J'ai acheté pleins de pleurotes pour mon joli sac à champignons. Je suis allée chercher le livre Transphobia, d'Élie Hervé, que j'avais commandé à la librairie. J'ai commencé à le lire : c'est une somme d'informations aussi impressionnante que déprimante. Mais si vous le lisez, je peux vous faire coucou :

gros plan de la page 20 du livre Transphobia. Texte dans le post.
Jena Pham Selle, 45 ans, a dû renoncer à partager le jour de son mariage avec sa mère qui refuse de l'aimer telle qu'elle est.

J'ai beaucoup modifié une très belle robe que j'ai depuis très longtemps, cadeau d'une exe qui l'avait hérité d'un voyage de ses parents dans un pays lointain ; j'avais déjà enlevé la fermeture éclair il y a quelques années et remplacée par des œillets, les manches l'été dernier, aujourd'hui j'ai ouvert le col et enlevé les épaules. J'ai maintenant un joli décolleté qui reste décent. Je suis assez fière de la qualité des finitions, la bordure a presque l'air d'origine.

portrait dans la robe, photo prise par mon époux·e

J'avais construit un masque en mousse EVA en suivant un modèle acheté sur le web. Mon époux·e l'a peint, avec beaucoup de talent, de la couleur exacte de la robe. Je l'a décoré avec des perles récupérées sur les morceaux de la robe que j'ai enlevés. Demain nous ferons des photos en lumière naturelle, j'ajouterai des baleines en métal pour la structure de la robe, si j'y arrive, peut-être un cape, et nous travaillerons sur le costume de mon époux·e. 


À Propos

❤️ Artiste donc précaire
🧡 queer donc militante
🤍 maman donc fatiguée
🩷 polyam donc occupée
💜 Créations LEGO, broderie, couture, cosplay, cotte de maille.
Co-animatrice et co-productrice Un Podcast Trans.
Productrice et autrice Nos Voix Trans.
Je suis sûre que j'oublie pleins de choses, mais j'ai un mot du médecin.