Aujourd'hui, retour à la maison et début des vacances.
Je me lève à six heures pour petit déjeuner, métro pour Montparnasse. La pluie est dense et grise. Elle résonne sur le toit de la gare déserte.
Il n'y a pas de sfogliatella, pâtisserie italienne que mon époux·e aime beaucoup, et Krispy Kreme n'est pas encore ouvert. J'ai envie de lui apporter quelque chose, comme petit gage de nouveau, bon départ, aussi parce que notre relation est comme celle des corbeaux, nous aimons nous ramener les jolies choses qui brillent rencontrées dans nos voyages. Dans le train je termine la broderie wicca.
Arrivée à Nantes, pas de porridge à Prêt à Manger, décidément. Je reprends le train pour la maison après plus d'une heure d'attente, la campagne est encore moins bien desservie en été.
Je me retiens de faire une sieste, en espérant caler mon rythme de sommeil par la force. J'arrive pour l'heure du marché avec mon épouse, nous nous arrêtons en chemin pour un date-latte, j'aime bien cette nouvelle tradition.
Nous échangeons beaucoup de photos dans un groupe de d'autoportraits et c'est dur de ne pas crusher à chaque notification.
Je finis par m'assoupir un peu, et je me réveille pour aller à une réunion d'été de l'association queer du Vignoble Nantais. Même avec des gens qui viennent de loin, exprès pour l'occasion, nous sommes huit pour un pique-nique, dans un très joli parc. C'est l'occasion de voir mon amoureuse de Nantes, et des amis communs.
Aujourd’hui, j’accueille une amie et son compagnon à la maison.
Je leur fait visiter la ville, puis nous nous posons à la maison pour tester le jeu Palia.
Nous partageons un gros intérêt pour KPop Demon Hunters.
Bonne fête à nos adelphes non-binaires, et ça inclut mon époux·e.
Je passe une heure en visio avec mon enfant et ma co-maman, j’aime beaucoup le regarder compléter des puzzle pendant qu’il me raconte des histoires. Nous avons, entre autres, l’hypersensibilité au bruit en commun, et nous n’avons pas entendu de pétards ou de feux d’artifice.
Je continue à broder le dos de ma veste.
Nous passons la soirée dans une île mystère d’Animal Crossing, c’est notre stratégie les quelques derniers jours pour essayer de trouver les insectes qui nous manquent. Les grillons et les scarabées se cachent.
Notre personnage, en tenue de marin, montre un inventaire pleins de scarabées rares, quatre exosquelettes de grillons, deux grands requins blancs et deux poissions scies.
Je prends des photos du ciel étoilé, puis je dessine les constellations que je reconnais pour les transmettre à mon époux·e.
Photo du ciel nocturne, avec les constellations de la Grande Ourse, la Petite Ourse et une partie du Dragon proprement dessinées par dessus.
Aujourd'hui, j'ai organisé la visite de la Récuperette avec un ami, parce qu'elle est hors de portée sur mon petit vélo. Nous n'y trouvons pas les choses que nous avions listées, mais pleins d'autres, évidemment. Comme dans les Emmaüs et autres brocantes, je dois me retenir en permanence.
Une bonne surprise, l'approche volontairement non-genrée militante de la vente des vêtements.
Le reste de la journée, je brode les températures, et je récupère.
Aujourd'hui, nous allons au marché pour faire le plein de légumes pour la semaine. Je m'arrête chez un vendeur de vélos pour poser des questions sur l'occasion et le modèle que je recherche. Nous prenons deux lattes à emporter et nous rentrons à l'ombre, la vague de chaleur a repris.
Aujourd'hui ça fait cent jours que je tiens ce journal en ligne. Je suis assez fière de ma relative constance, même si le rythme est moins régulier que je voudrais. J'essaie d'être clémente avec moi-même.
Dans notre appartement précédent, j'avais taillé sur mesure des plans de travail en bois pour la cuisine, et j'avais réussi à les recycler dans notre cuisine actuelle, en les complétant avec un nouveau panneau, et des chutes de la première découpe. J'avais poncé et verni le nouveau panneau, mais il semble à l'utilisation que deux couches n'étaient pas suffisantes pour une utilisation quotidienne ; et les morceaux recyclés avaient été cirés mais pas vernis, donc toujours susceptible de prendre des marques de liquides. Mon époux·e a profité de ma dernière absence pour vider les plans de travail pour commencer à poncer, mais n'a pas réussi à finir à la main, j'ai terminé à la ponceuse électrique avec les feuilles que nous avions quand même trouvées, et mon époux·e a pris le relai pour poser cinq couches de vernis, ce qui devrait être maintenant plus rassurant.
Je relance l'agence qui m'avait inscrite à l'entretien d'embauche de mercredi. Comme c'est prévisible, l'entreprise qui promet de rappeler, quel que soit le résultat, ne rappelle pas quand le résultat est négatif. Je contacte une autre agence, avec laquelle j'ai déjà travaillé, pour confirmer que je suis intéressée par le contrat qu'elle m'a proposée : travailler trois semaines en support informatique pour un client prestigieux, à qui j'avais déjà donné satisfaction à la rentrée l'an dernier. Confirmation après la fête nationale.
Alors que je brode mon calendrier de températures, ma co-maman fait signe, et je passe quelques joyeuses minutes en visio avec elle et notre fils. Nous sommes interrompu·es par un appel d'un·e ami·e qui propose de nous conduire à un évènement associatif prévu ce soir-là. Je réalise alors qu'il est dix-neuf heures, et que ce soir-là c'est maintenant : nous nous préparons rapidement, assemblons même de quoi participer au pique-nique, et nous sommes en route.
Le pique-nique est l'occasion de passer du temps avec mon amoureuse de Nantes, et avec un ami qui habitait Paris aussi, et qui l'avait quittée pour la Bretagne avant notre départ. Je suis heureuse de le retrouver, le monde queer est tout petit, et parfois, ça permet de jolies surprises.
Nous rentrons à pied pour essayer de dégourdir mes jambes endolories par la station assise sur la couverture de pique-nique. Je sais que j'aurai encore mal demain.
Pour faire honneur à la librairie qui a accueilli ma première exposition, j'ai voulu célébrer une héroïne locale, Jeanne de Belleville, veuve du seigneur Olivier IV de Clisson, qui a vengé sa mort en devenant une des premières pirates en attaquant les bateaux du roi de France.
Broderie au point de croix, 2025. Hommage à Jeanne de Belleville, représentée en armure dans la pose de Rosie the Riveter. Sur son épaule, les armoiries de Belleville, sur son col, le lion de Clisson. J'ai essayé de représenter une coiffe féodale avec un rang de perles. Je suis assez fière des effets de relief avec si peu de pixels et de couleurs de fils.
We can do it = Nos le poons en vieux français (parce qu'en breton c'était trop long)
Fils de coton sur deux toiles Aïda, contrecollé isorel et cadre bois.
La broderie est en vente, encadrée, dans ma boutique queer.solutions.
Aujourd'hui, j'avais deux objectifs : le train Paris-Nantes, et la Pride de Nantes.
J'ai passé la nuit dans le lit douillet du coloc de mon ami·e (sans le coloc), et donc avec moins de bruit, mais réveillée tôt par le lever du soleil. J'ai essayé le masque prêté par mon ami·e, et il est plus confortable que les masques que je connaissais jusque-là et que je n'avais pas supporté, et j'ai pu me rendormir un peu.
Petit déjeuner à base de pain de maïs, beurre de cacahuète, et éclats de cacao saupoudrés dessus, joyeux souvenir de mes séjours aux Pays-Bas avec mes amoureuses.
Je pars un peu trop tard pour l'escale que je voulais faire pour acheter du thé PG Tips en vrac dans une épicerie près de Gare du Nord, pas facile d'éviter les sur-conditionnements en sachets de papier imbibés de plastique. Train pour Nantes sans encombre, et je décide de ne pas faire la Pride de Nantes, malgré mon gros manque de connexion communautaire. Je sens que je n'ai pas l'énergie physique de faire cette marche sous le soleil caniculaire, ni la résistance d'en endurer le niveau sonore. Je suis rejointe à la gare par mon époux·e, qui porte avec fierté le porte-bubble tea, chargé pour nous deux. Ça fonctionne si bien !
Nous rentrons nous réfugier avec les chats sur le canapé. Animal Crossing, sieste, dodo.