Aujourd’hui a été une sacrée épreuve mais je suis contente de comment je l’ai gérée. Après une seconde nuit trop bruyante, mais au moins plus longue que d’habitude, je suis partie voir mon chirurgien, qui m’a comme toujours bien accueillie, et un peu rassurée sur l’état de mon front, en tout cas en ce que les os n’ont pas bougé. Cependant il me montre aussi plusieurs endroits où les os n’ont pas cicatrisé comme ils auraient pu, et surtout comme on voudrait qu’ils le fassent pour combler les trous. Il me dit que c’est courant, que ce n’est pas grave et qu’il n’y a rien à faire ; mais ça induit des ouvertures entre l’intérieur du crâne et l’extérieur un peu plus nombreuses que d’habitude, et précisément à l’endroit qui me fait mal, on pourrait expliquer le gonflement par une inflammation des tissus qui sont normalement là devant le front, résiduelle de la massive sinusite qui a accompagné mon dernier Covid début 2024. Il m’a prescrit ce que ma généraliste n’avait pas osé me donner, une semaine d’antibiotiques. J’apprécie qu’il ait toujours un discours prudent et même humble devant l’inconnu, qui contraste avec l’image qu’on a habituellement des médecins et plus particulièrement des chirurgiens.
- Quelle est la différence entre Dieu et un chirurgien ?
- Dieu ne se prend pas pour un chirurgien.
Aujourd'hui, petite journée qui a commencé par une grosse gastro violente, je me suis levée avant mon amoureuse pour aller à l'autre bout de l'appartement fuir par tous les côtés, pour le dire poétiquement. C'était douloureux, j'étais en panique de ne pas comprendre d'où ça venait au réveil, et je ne sais toujours pas. Je suppose le stress, la chaleur, mais aussi pourquoi pas une intoxication alimentaire ?
J'avais prévu de sortir voir mon bébé et j'ai prévu que je ne pourrais pas m'éloigner des toilettes.
Quand ça s'est calmé en début d'après-midi, petite promenade à l'ombre avec Ombre (je ne m'en lasse pas), déjeuner léger en terrasse dans une rue piétonne, retour en boitant. Visite d'Animal Crossing, duel dans Tetris 99.
Nous pensions regarder The People's Joker et nous n'avons pas réussi à le télécharger, j'ai fait découvrir à mon amoureuse la série BBC Boy Meets Girl, charmant mélange de mignon et de cringe, trois épisodes que nous avons évidemment suivis d'une enquête approfondie sur l'actrice célèbre et les auteurs inconnus de cette série de 2015. Mon impression initiale avait été que la fenêtre de l'acceptable avait bien bougé en dix ans, mais qiu peut encore dire ce qui est acceptable ou pas ? La série date finalement d'une parenthèse où on a montré un peu de délicatesse pour une femme trans, particulièrement à la télévision britannique. Cette parenthèse semble fermée.
Et enfin, nous avons enquêté sur le Google Doodle Hyperpop, j'aime beaucoup ces moments partagés explosifs où nous sommes énervées, échevelées, incrédules, et en train de poser des fils rouges entre des photos floues. You get the idea.
Comment trouver le prénom de naissance d’une personne trans ? Comment connaître le vrai prénom d’un trans ? Voici un lien très utile qui permet d’obtenir cette information cruciale en quelques clics https://deadname.fr/
Ça se voit que je n’arrive pas à écrire en oppre-cis ? N’hésitez pas à partager largement, le but est que le lien arrive quand quelqu’un cherche vraiment cette question.
J'ai fait une crise d'angoisse en lisant les deux pages sur moi dans le livre Transphobia d'Élie Hervé. Ça n'est pas de la faute de l'auteur : l'histoire que je lui ai racontée est une des pires de ma vie, et je la garde soigneusement hors de ma tête quand je le peux. Mais aussi, je suis certaine d'avoir utilisé d'autres mots pour parler de moi, je suis certaine d'avoir choisi mes mots avec soin, comme je le fais à chaque fois. Je l'ai fait lire à mon époux·e, et iel me confirme que tout est juste, le problème n'est pas avec l'auteur, qui a rendu un travail admirable et nécessaire, et j'ai été touché qu'il parle de moi avec tendresse dans ses lignes. Simplement, lire mon histoire synthétisée en deux pages, donc avec des mots qui ne sont pas les miens, m'a confronté à une réalité plus objective de ce que j'ai vécu, brutalement. Mais tout aussi brutalement, comme les mots ne sont pas les miens, on pourrait me prêter des mots qui ne sont pas les miens, et ma crise d'angoisse est là : j'ai eu peur que mon exe transphobe et abusive les retourne contre moi.
Cette année, ça fait dix ans que j'ai réussi à la quitter, et j'ai encore peur d'elle.
Aujourd'hui, je me suis motivée à avancer mon cosplay de Cute Plague Doctor, pour une fête à thème vénitien pas loin d'ici.
J'ai préparé le petit déjeuner pour mon époux·e, j'ai essayé de nous secouer pour aller faire le marché avant midi. Presque réussi. J'ai acheté pleins de pleurotes pour mon joli sac à champignons. Je suis allée chercher le livre Transphobia, d'Élie Hervé, que j'avais commandé à la librairie. J'ai commencé à le lire : c'est une somme d'informations aussi impressionnante que déprimante. Mais si vous le lisez, je peux vous faire coucou :
Jena Pham Selle, 45 ans, a dû renoncer à partager le jour de son mariage avec sa mère qui refuse de l'aimer telle qu'elle est.
J'ai beaucoup modifié une très belle robe que j'ai depuis très longtemps, cadeau d'une exe qui l'avait hérité d'un voyage de ses parents dans un pays lointain ; j'avais déjà enlevé la fermeture éclair il y a quelques années et remplacée par des œillets, les manches l'été dernier, aujourd'hui j'ai ouvert le col et enlevé les épaules. J'ai maintenant un joli décolleté qui reste décent. Je suis assez fière de la qualité des finitions, la bordure a presque l'air d'origine.
J'avais construit un masque en mousse EVA en suivant un modèle acheté sur le web. Mon époux·e l'a peint, avec beaucoup de talent, de la couleur exacte de la robe. Je l'a décoré avec des perles récupérées sur les morceaux de la robe que j'ai enlevés. Demain nous ferons des photos en lumière naturelle, j'ajouterai des baleines en métal pour la structure de la robe, si j'y arrive, peut-être un cape, et nous travaillerons sur le costume de mon époux·e.
Hier, c'est le premier jour depuis longtemps où j'oublie mon petit rapport quotidien. Je blâme la fatigue.
J'ai rejoint en ville mon ami de passage et mon amoureuse nantaise pour un restaurant et une promenade. C'était un très bon moment, mais encore très fatigant. Le train, c'est beaucoup, et bruit de la ville, c'est trop. Nous sommes rentrées nous effondrer sur le canapé.
La très belle équipe des tops à messages trans.
J'ai lubrifié les charnières grinçantes de plusieurs portes de l'appartement.
J'ai essayé de travailler à ma candidature à la fac, ma recherche d'emploi, et le dossier de PMA.
Not only is it not Friday, it's not even Thursday