Aujourd'hui, j'ai la maison pour moi.
je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e, avant son départ pour quelques jours chez ses parents. Nous nous sommes coordonnées pour que les chattes ne restent jamais sans quelqu'un à pattouner (ou accessoirement, pour les nourrir).
J'avance sur une commande de couture, je prépare des protections de ceinture de sécurité avec des drapeaux de fierté. J'ai très peu de commandes, mais je suis fière que chacune d'entre elles soient pleine de sens.
J'ai écouté des podcasts, regardé des vidéos, en brodant mon cœur en blackwork.
J'ai osé écrire à mon crush sus-mentionnée. J'aime bien le lien qui se crée.
J'ai passé plusieurs heures à préparer une carte vectorielle de la commune qui pourra servir pour la communication de la campagne à venir : export en SVG de OpenStreetMap, puis modifications pour faire ressortir la commune, enlever les noms de rue qui ne sont jamais pertinents dans ces cartes automatiques, etc.
Aujourd'hui, début des vacances.
Je petit déjeune avec mon amoureuse nantaise, c'est toujours copieux et joyeux. Tram, puis train, je rentre à la maison, je retrouve mon époux·e et nos deux chattes. Pleins de câlins, un peu de bave (un des deux chattes), des histoires à échanger et des photos à se montrer.
Envie de faire un montage pour en faire la pochette d'un album de gansta rap.
Nous achetons pleins de turnips dans Animal Crossing, je range, je virevolte, je ne trouve pas encore mon rythme.
Nous regardons le premier épisode de la série Obituary, sur le conseil de mon amoureuse rennaise. J'aime beaucoup l'humour discret et glacial, et le malaise provoqué par le scénario, je vais probablement continuer.
J'ai reçu le fanzine de poésies trans édité par fille à pédés // garçon à gouines, et il est très mignon. Je vais lire ça petit à petit.
Je couds un petit sac en tissu pour mon fils.
Ça fait du bien re retrouver mon époux·e, qui part demain.
J’ai parfois des pulsions de câlins. C’est comme l’envie d’être proche, plus proche encore, l’envie d’être intime avec, tous ces mots que je voudrais prendre au premier degré et pas comme des euphémismes du sexe. C’est doux, tendre, c’est l’envie de se respirer d’un peu plus près, de se goûter l’âme, et le cœur.
C’est comme une pensée intrusive qui fait signe quand je rencontre quelqu'un la première fois, puis souvent quand je les revois, ma peau qui murmure : un câlin, là maintenant, ça serait bien, ça serait juste. Le contraste pour moi est saisissant, parce que je ne suis pas à l’aise dans le contact physique, particulièrement avec des inconnus.
Alors que je me suis déjà décrite hypersexuelle dans une vie antérieure, je suis fermement greysexuelle. La disparition de toute libido, associée aux antiandrogène, a été un petit traumatisme pour moi, une redéfinition imprévue de cette partie de mon identité. Mais la fin de la libido laisse beaucoup de temps libre, et de sang disponible pour le cerveau – les deux composantes nécessaires pour réfléchir – et réaliser que la perception hypersexuelle était imposée par mon entourage, et pas choisie ; que c’était un rôle commode à endosser pour être acceptée socialement. À l’instar de mon emploi d’assistante administrative, c’est quelque chose que j’ai appris à faire, et à bien faire, mais pas ce que j’ai envie d’être.
Aujourd'hui est une longue journée. Je serre les dents parce que je sais que je vais avoir dix jours pour me reposer après ça, et je compte bien en profiter pour ne plus bouger.
Réveil presque pas tôt le matin, parce que ma co-maman et mon fils ont fait attention à me laisser dormir jusqu'à huit heures dix, et c'était adorable de leur part. L'histoire de Galipiot, le coq qui faisait la grasse matinée, que j'ai offerte à mon bébé, semble avoir un impact très positif. Petit-déjeuner, douche avec bébé, encore les nouveaux livres, et puis je dois partir plus tôt que prévu parce que ma co-maman est attendue pour un déjeuner et ne m'en a pas parlé.
Voiture, train, métro, je vais déjeuner chez un couple d'ami·es. Lui, je ne l'ai pas vu depuis avant mon déménagement, et ça me fait très plaisir de le revoir. Elle, je la découvre face à face après avoir lu en ligne avec gourmandise ses réflexions politiques et philosophiques. Son cerveau aurait été suffisant pour piquer mon intérêt, mais je suis subjuguée par son sourire et ses fossettes, son accent et ses émotions. Je note de réfléchir à mes sentiments plus tard.
Je reprends le métro, puis le RER, pour passer l'après-midi avec mon amoureuse à Montreuil, j'aime que nous ayant tant de choses à nous raconter, quelle que soit la fréquence à laquelle nous arrivons à nous voir, et nous ne nous sommes jamais autant vues que depuis nos deux déménagements.
Way ahead of you buddy.
Mon amoureuse amstellodamoise m'accompagne vers Montparnasse. Nous parcourons les soldes chez HEMA, le symbole de la maison aux Pays-Bas. Métro, métro, train, puis tram, et je retrouve mon amoureuse nantaise pour dîner et dormir chez elle. Je suis toujours heureuse de passer du temps avec elle, ses bricolages et son humour étrange, et je débarque à l'improviste parce que mon train de Paris est arrivé à Nantes après l'heure du dernier train pour chez moi. Les horaires d'été pour les trains régionaux, semblent signifier que nous devons nous coucher plus tôt, ça n'a aucun sens. Nous profitons de ce temps gagné sur l'adversité, pour un câlin et deux épisode de The Expanse.
Aujourd'hui, j'apprécie une journée sans sortie prévue. Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e. Je constate que je ne le note pas systématiquement, mais c'est notre rituel du matin, le moyen pour moi de commencer notre journée ensemble et ne pas le laisser dormir trop longtemps : ça arrive si nous sommes là toutes les deux, que je ne le note ou pas.
Avec mon psy en visio, je parle du concert de HEALTH, de KPop Demon Hunters, et de ma crise de panique du 28 juin (post manquant), trois sujets lourds de fragilités existentielles.
Je prends une place pour le concert d'Ezra Furman à Paris le 29 janvier 2026. Je me souviens avoir écrit un épisode d'Un Podcast Trans très émouvant sur elle en 2021.
Elle fait partie des artistes dont la personnalité m'intéresse plus que leur musique, mais je suis heureuse de prévoir de la voir en concert.
Aujourd'hui, périple un peu frustrant, mais tout se finit bien.
Je me lève très tôt, train pour Nantes, train pour Paris, métro pour l'hôpital où j'ai reçu ma dernière grosse opération il y a un an et quelques jours. Le rendez-vous de contrôle est une formalité, aussi l'occasion de discuter avec la chirurgienne, maintenir ce contact positif qui pourrait resservir pour opérer autre chose, sait-on jamais. L'attente est parfois longue, la durée est imprévisible : en vingt-cinq minutes je suis déjà sortie. Je sais que ce rendez-vous n'aurais pas pu être à distance : si on pouvait malaxer une poitrine en visio, nos factures de trains seraient moins faramineuses. #lesbiennes
Je déjeune d'une salade pour garder le rythme depuis le début de l'actuelle canicule, et je reprends le métro pour aller près des halles, avec deux objectifs. Le premier est de chercher des bottes montantes blanches, parce que je suis influençable et que KPop Demon Hunters m'a joyeusement marquée. Le second est de me poser au calme à la médiathèque comme le 13 juin, malheureusement elle est fermée aujourd'hui, je ne peux que soulager mes jambes sur un banc, le temps pour moi de rassembler mes esprits et reprendre le métro pour rejoindre mon amoureuse amstellodamoise. C'est bon de la retrouver, et de se reposer dans sa chambre avant de ressortir dîner. Nous découvrons un petit restaurant indien près de son nouveau chez elle, et nous rentrons regarder KPop Demon Hunters, je n'ai pas eu longtemps à la convaincre de me conforter dan smon addiction. Ça promet un chouette épisode d'Un Podcast Trans, dans quelques semaines.