Je commence à perdre le fil des jours et c'est peut-être positif. J'ai envie de me déconnecter, de plus en plus.
Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e. Je fais des câlins à la chatte qui a passé la nuit seule. J'emballe et je prépare l'enveloppe pour les protections de ceinture de sécurité que j'ai cousues pour mon mignon couple de clientes. J'emballe et je prépare l'enveloppe pour le petit cœur brodé acheté par une jolie amie d'amie.
Je vais à la Poste pour les envoyer, j'accompagne mon époux·e à la pharmacie, et nous sommes déjà fatiguées par cette promenade.
Je regarde une série de vidéos sur les parents dont les enfants ont coupé les ponts, et ça continue de me secouer de reconnaître ma mère dans ces discours toxiques, en reprenant la broderie sur mon calendrier de températures.
Aujourd'hui, tentative de ralentissement du rythme général, récupération. J'ai proposé à mon époux·e de dormir dans le salon de nouveau avec une des chattes, pour lui laisser la possibilité de dormir avec l'autre chatte dans sa chambre et faire une nuit complète qui ne soit pas partagée entre les deux factions en guerre. Le conflit félin me mine et j'espère qu'il prendra fin bientôt.
Je prépare notre petit déjeuner devant Animal Crossing, pour retrouver notre île et faire baisser notre stock d'insectes.
Longue sieste avec mon époux·e.
J'organise le remplacement de la batterie de mon iPhone, qui a plus de deux ans et qui tient maintenant 75% de sa charge. Je dois recevoir bientôt une boîte de transport, qui ramènera l'iPhone à Apple, qui remplacera la batterie, voire le téléphone entier pour un reconditionné. Ça coûte une centaine d'euros, pas beaucoup plus cher que dans une boutique du coin de la rue, mais je sais que la batterie sera meilleure et le travail bien fait.
Aujourd'hui, retour à la maison et début des vacances.
Je me lève à six heures pour petit déjeuner, métro pour Montparnasse. La pluie est dense et grise. Elle résonne sur le toit de la gare déserte.
Il n'y a pas de sfogliatella, pâtisserie italienne que mon époux·e aime beaucoup, et Krispy Kreme n'est pas encore ouvert. J'ai envie de lui apporter quelque chose, comme petit gage de nouveau, bon départ, aussi parce que notre relation est comme celle des corbeaux, nous aimons nous ramener les jolies choses qui brillent rencontrées dans nos voyages. Dans le train je termine la broderie wicca.
Arrivée à Nantes, pas de porridge à Prêt à Manger, décidément. Je reprends le train pour la maison après plus d'une heure d'attente, la campagne est encore moins bien desservie en été.
Je me retiens de faire une sieste, en espérant caler mon rythme de sommeil par la force. J'arrive pour l'heure du marché avec mon épouse, nous nous arrêtons en chemin pour un date-latte, j'aime bien cette nouvelle tradition.
Nous échangeons beaucoup de photos dans un groupe de d'autoportraits et c'est dur de ne pas crusher à chaque notification.
Je finis par m'assoupir un peu, et je me réveille pour aller à une réunion d'été de l'association queer du Vignoble Nantais. Même avec des gens qui viennent de loin, exprès pour l'occasion, nous sommes huit pour un pique-nique, dans un très joli parc. C'est l'occasion de voir mon amoureuse de Nantes, et des amis communs.
Couchée plus tôt que d’habitude, je me réveille aujourd’hui avec une heure d’avance ma limite de dix heures ! J’en profite pour écrire quelques jours de retard, et je me laisse entraîner à écrire aussi un post très intense et personnel pour le jour de ma crise d’angoisse dans la gare Montparnasse. Je suis à fleur de peau.
Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e, que je réveille une heure plus tard que d’habitude. Ses nouvelles boucles magenta ajoutées hier à sa nouvelle coupe sont très jolies.
Je répète l’opération d’hier pour ajouter des étiquettes calligraphiées aux six tiroirs d’une petit meuble dans lequel je range mes réalisations de cotte de maille prêtes à être portées.
J’ai l’envie, mais pas l’énergie, de le poncer et vernir pour l’assortir au FYRAPOTIKER. Un jour peut-être.
Maintenant que j’ai les étiquettes, je commence à assembler les protections de ceinture de sécurité que des amies m’ont commandées. Je suis assez contente du résultat, et impatiente d’avoir leur avis !
Alors que je suis à la machine à coudre, j’ai une discussion tendue avec mon époux·e, d’un côté et de l’autre trop et pas assez réveillé pour prendre une décision claire sur le programme de la journée. Et quand je fait une réponse cassante nous préférons mettre fin à la dispute et partons dans nos chambres respectives. J’y reste jusqu’à vingt heures trente, sans réussir à me reposer, j’évite de spiraler trop loin, comme le texte que j’ai écrit ce matin me le laissait craindre, et je passe plusieurs heures dans la base de données de mon budget, pour organiser ma dissociation. Nous dînons et je lui propose une promenade avant la tombée de la nuit, qui nous réconcilie dans les chemins forestiers autour de la maison. Nous marchons plus de trois kilomètres, et quand nous rentrons après une heure les chattes semblent en panique. Alors qu’elles ont toujours été en bons termes, elles ne peuvent soudain plus être dans la même pièce sans feuler. Alors que j’écris ces lignes trois jours plus tard, je crois que nous n’avons pas encore fait le parallèle entre les chattes et leurs parent·es.
Au moins nous arrivons à nous raisonner entre humaines, nos efforts avec les chattes sont vains, et j’accepte de dormir dans le salon avec l’une d’entre elles pour ne pas la laisser seule, l’autre dormira avec mon époux·e. Je m’étais promise d’être plus vigilante sur ma proximité avec les chats, et le temps que je passe dans une pièce où nos chattes passent plus de temps que les humaines, parce que c’est une des sources possibles de mes sinusites récurrentes et littéralement gonflantes. Je franchis cette limite personnelles pour lui faire plaisir et ne pas envenimer la situation, entre nous comme entre elles.
La somme de cette journée est douloureuse, éreintante. Alors que j’étais fière de revenir doucement à un rythme de sommeil régulier, l’insomnie me tient éveillée jusqu’au lever du soleil, chaque heure les yeux ouvert est une défaite, et je sais que je ne pourrai pas dormir longtemps demain matin à cause du soleil et des bruits de la rue.
Hier soir j’ai cousu le début d’un Power Mac G4 Cube, sans savoir encore comment je ferai le rembourrage. C’est en tout cas enthousiasmant d’assembler ces patrons que j’ai créés il y a plusieurs années. J’essaie de ne pas penser à putting my affairs in order.
Levée pile à 10h, j’essaie de ne plus déborder. Je prépare le petit déjeuner pour mon époux·e. Je tente une impossibilité mathématique dans les œufs de ce matin, découpés chacun en six parts égales.
Je rempli le courrier de réponse au Cecos pour confirmer que je veux garder au frais mes gamètes conservées de haute lutte après le début de mon traitement hormonal. Je pars à la Poste pour envoyer cette lettre, et récupérer la livraison de petites étiquettes que j’ai conçues pour accompagner mes créations de couture. Petite promenade en ville, visite d’un nouvel antiquaire.
J’ai fait tremper des feuilles blanches dans du thé, dans un plateau, fin de leur donner une teinte un peu sépia. J’ai écrit à la plume le contenu des tiroirs du meuble que mon époux·e et moi avons créé pendant le premier confinement. Le résultat est très satisfaisant. J’ai appellé le meuble FYRAPOTIKER, en hommage à la petite commode IKEA FYRA qui a donné ses tiroirs pour notre meuble d’apothicaire. Il contient mes matières premières de cotte de maille et de bricolage informatique.
Je passe une heure et demi au téléphone avec un ami que je n’ai pas vu depuis longtemps. Peut-être rejoindra-t-il l’équipe d’Un Podcast Trans un jour ou l’autre.
À sa demande, je rafraîchis la coupe de cheveux de mon époux·e.
Je crée ce post, enfin, pour ne pas laisser de trou trop longtemps dans le calendrier.